JérômeetZiadavaientbienbossé.Enmoinsd’uneaprèsmidi,ilsavaientlocaliséles fondsdeMadameGalaRemondPicard.Etilsn’avaientpasétédéçus.Elleétaitàlatête d’unpatrimoineconséquent.Trèsconséquent.Entrelespropriétésimmobilières,lesparts dans des entreprises cotées en Bourse, le tout avoisinait la centaine de millions d’euros. Truc de dingue, alors, avait pensé Noé sur le chemin de la propriété poitevine de la dame.Pourquoi vouloir absolument récupérer le salaire de smicard de son fils ?LanaturedeleurrelationseraitlaprochaineétapepourNoé.Parcequelesnouvelles n’étaientpasbonnes.RoseluiavaitenvoyéunsmspourluidirequeStéphaneétaitàla PierreLevée.Derrièrelesbarreaux.Autantdirequ’enplusdedémêlerlevraidufaux,il allait devoir être aussi efficace que ses collaborateurs. PasséLatillé,iltournadansuncheminforestier,suivantbêtementsonGPS.Iln’allapas bienloin.Unimposantportaildoréeornédedeuxtêtesdelionsenmarbredechaquecôté empêchaient quiconque d’aller plus loin. Il stoppa Waze et sortit de son Captur.15h30.Paslameilleureheurepourrencontrerquelqu’un.Surtoutsansrendezvous.Ilfitles quelques mètres qui le séparait du portail et appuya sur le bouton de l’interphone.Il attendit.Puis ressonna.Toujours rien.Al’instantoùilallaitcomposerlenumérodeZiadpoursavoirs’ilavaitréussiàaussi dénicher le numéro de la dame, il entendit le mécanisme du portail se mettre en branle.Il coupa son appel et fit face à une homme entre deux âges, particulièrement corpulent.- Je peux vous renseigner ?- Oui, bonjour, je m’appelle Ibrahim Koundé, j’ai rendez vous avec Madame Remond-Picard.Unsourireperverssedessinasurlevisagedel’homme.Ils’avançaversNoéquis’aperçut que, pour la première fois de sa vie, quelqu’un était assez grand pour le toiser.- Dégage bamboula. Tout de suite.- Mais je vous assure que…-Fermetagueule.Jeconnaisvosmanières.Jepariequet’asuncomplice.Ilestoù ? Dans la voiture ? Il filme ? Fais voir ton téléphone.- Mais...Enfin, je vous jure que c’est un malentendu.-Benvoyons,salevoleur.T’aspaschoisilabonneadresse,jeteleredisunedernière fois avant de foutre ton cul de nègre dans ta poubelle, dégages.-JenepartiraipasavantdevoirMadamePicard.C’estausujetdesonfils.J’aides infos à lui donner.Legéanttiquaimperceptiblement.MaissuffisammentpourqueNoés’engouffredanscedébut de faille.- Je sais qui l’a tué.-MadamePicardn’estpaslàducon.AppellestescousinssurlaCôted’Azuretdisleurde regarder dans le bottin si t’as vraiment des infos. Bamboula. Maintenant. Tu. Dégages.Cettefoisci,Noénesefitpasprier,iltournalestalonsetenclenchalamarche arrièreavantmêmed’accrochersaceinture.Ileutletempsdevoirquelegéantprenait une photo de sa voiture et notait son numéro de plaque d’immatriculation.Quel con.J’aurais du louer une bagnole.Ildécidadenepasstresser.Çadevaitêtreunehabitudepourcegenredebaraque.Le contraire aurait provoqué une toute autre réaction du vigile.Oui.Son attitude n’était que de pure forme.Pour lui faire peur.Au moins avait il réussi à savoir où elle logeait actuellement.Et ça, c’était un bon début.Une fois retourné sur la route départementale, il appela Ziad.- Patron.-TrouvemoilenumérodetéléphonedelapropriétédePicardsurMonaco.J’attendston message.- Tout de suite patron.Bordel, ce con lui avait filé une sacrée trouille, tout de même.