TROIS MOIS PLUS TARDLeréveilsonnapourIbrahim.Ilmitdutempsàsavoiroùetquandilse trouvait.Lamission.06h00.Sontourdegarde.Ilcochaledimanchesurson calendrier.Ilneleurrestaitplusquetroismoisavantdevoirànouveau lesoleil.Depuistroismoisilavaitréussiàtrouversaplace.Saplace parmi les non essentiels. C'est ainsi que les essentiels les appelaient.Lesnonessentielsétaientceuxquinesavaientpasfairevoler,réparer, améliorerunavionetàfortioriunvaisseauspatial.Soitungrosquartde lacompositiondel’équipage.Ilsavaientbienapprispourtenirlaplace desessentielslorsqueceuxcidevaientvaqueràd'autresoccupations.Mais laconfiancen'étaitpaslà.EtpardeuxfoisdéjàIbrahimavaientséparé Alain,boucherdeformation,capabledesouleveruntroncd'arbretoutseul, deJean,lepilotequin'avaitpasperdudesamorgueinitiale.Lesautres essentielsétaientsoussacoupe.Etplusieurstémoignaientdeleurmalaise dansleurjournaldebord,Ibrahimlesavaientrégulièrementsurprisà exprimer devant leur caméra ce que tous commençaient à comprendre.Pour une raison ou une autre, ils passaient à côté de la mission.Quantàlui,ilsavaitquellepartitionétaitlasienne,etbonneou mauvaise,elleluiavaitdéjàsauvélavieunefois,alorspourquoine ferait elle pas de lui un pionnier ?Ils'assitsurleborddesacouchette,branchal'appareildemesuresdes constantesphysiologiques,souritàlacaméraplacéeaudessuspuissauta sansunbruitsurlesolglacédecequileurservaitdevaisseauspatial. Ilfitletourdetouteslescommandesderecyclage,del'air,del'eauet ducompost.Ilvitunegrosseplaquedecomposttomber.Toutfonctionnait. Lepaindeviandedelaveilleavaitdéjàproduitsespremierseffets.Il notatouslesrelevéscommelesessentielsluiavaientappris,signale registre.Et,commeilavaitprisl'habitudedelefairedepuismaintenant troismois,ilpréparalesrationsdepetitdéjeunerpourtoutlemonde ainsiqu'ilmitunnomsurchaqueservietteavecunpetitsmileymarrant.Il lefaisaitdepuislepremieraccidentavecleTyran,commetoutlemondele surnommait.UnTyranquiavaitquandmêmepardeuxfoisréussitàéviterdes débrisdesatelliteàladériveetunemicroastéroïdequiauraitpules renvoyerdelàoùilsétaientpartisbeaucoupplustôt.Celaluivalait certainement d'être encore en vie.Cefumierétaitunas.Unasdesas.Etunvraisalaud.Ilseraitbienen apesanteur ; la terre avait tellement de mal à le porter...C'étaitàsedemandersicen'étaitpasunestratégie.Maintenirtoutle mondedanslapeuravaitl'avantagedetrieretdemaintenirunniveaude pression constant pour ceux qui supportaient ce traitement.Bienqu'iln'enaitparléqu'àl'abridesonoptocapteur,ilavaitremarqué queplusieurssemblaientpenserlamêmechose.Dansleurfaçondes'adresser à lui. Et aussi à leur célérité en cas de problème.Oui.Aprèstout,aucund'euxn'avaientledroitàl'erreur.Etceuxqui commeIbrahimn'avaientaucunenotiondevolhabitén'étaientlàquepour leurs capacités d'adaptation à la vie là bas. C’était si facile. Évident.ToutbasculaaumomentoùIbrahimrajoutaitunmorceaudechocolatàla rationduTyran.C'étaitleurcoutumepourceluiquirendaitsagarde.Quand vousfinissiezvotregardede« nuit »,vousaviezdroitàundes supplémentsdelaréservedeconfiserieréservésnormalementauNoëlqu'ils devaient passer ensemble.Oui.Là tout vira à la catastrophe. Sous la forme d'un arrêt d'urgence. De la réactivation des volets. Des portes qui se déverrouillent .D'un rêve de gosse que l'on vient briser. A 6 heures du matin. Un rêve de gosse que l'on vient briser 24 fois.Ou plus exactement 23.