Stéphane venait de parler avec Karim. Juste quand les deux allaient prendre leur service. Et Karim lui avait dit le comportement de Dubouchaud, le pilote de chasse. C’était troublant. Karim avait rajouté que ce qui l’avait le plus troublé c’était l’impression que quelqu’un était passé avant lui. Comme si son boulot avait déjà été fait. Une sorte d’ombre semblait planer sur tous les membres de cette expédition. Stéphane lui avait dit ce qu’il en pensait. - M’est avis que ces gars sont surveillés comme le lait sur le feu. - Pourquoi ? - Parce qu’on n’interrompt pas une mission à plusieurs millions d’euros sans bonne raison. - La mort d’un homme est une bonne raison. - Y’ a autre chose. Je sais pas quoi mais, enfin...Je sais pas… Dubouchaud doit sortir ce matin. Il souffrait juste de déshydratation. Ça peut expliquer son comportement...C’est peut-être juste ça, une erreur dans le chronométrage et puis tout qui part en couille. - Oui… Peut-être...On se tiens au jus. - Bon courage mon pote. - Bon courage à toi aussi. Devant son bouclard, Stéphane eut un instant d’hésitation. Comme s’il s’attendait à trouver quelque chose qui ne devait pas y figurer. Comme si quelqu’un avait pris le contrôle de son magasin. Et en avait fait son terrain. Son bouclard. Il chassa ses pensées paranoïaques et redressa le volet roulant puis ouvrit les portes en verre et alluma la lumière. Et ce qu’il vit lui fit dire que tout ne tournait pas rond. Vraiment pas rond. C’était comme un rêve. Son achalandage avait été complètement revu. Ses produits d’appels n’étaient plus les bouteilles d’alcool et de boissons énergisantes mais des produits bio à prix coûtant. Tout avait été revu. De l’espacement à l’agencement. Il était plus facile d’acheter des patates bio qu’une bouteille de bourbon. Et pour moins cher. Merde. Qui s’était foutu dans ses affaires ? Il fonça dans sa panic room et commença à visionner les bandes. Bordel. Rose. Il éteignit ses écrans tout en lançant l’enregistrement et sortit de son bouclard en prenant la monnaie d’un journal et fila jusque chez Yvan. Sa première réflexion fut la surprise. Plus d’Odette. Plus de Yvan. Mais un type entre 30 et 40 ans qui lui apportait des baguettes cramés. Merde. Ça y était. Yvan était à la retraite. Il se présenta. - Stéphane Peyroux. Je tiens l’arabe du coin. - Oui, je sais.Voilà vos baguettes. - Sérieux ? - Les temps changent M. Peyroux. Je n’ai pas les moyens de vendre mon pain au rabais. Encore moins le meilleur. - Vous savez où sont partis Yvan et Odette ? - Ce n’est pas vous qui était leur ami ? Je vous renvoie la question. Parce que j’aurai un paquet de question à leur poser. Tout est en russe dans ce bouclard. - OK. Vous n’avez vu personne depuis que vous avez embauché ? - Je viens d’embaucher . Qu’est ce que j’ai vu ? Votre berlingo se garer et vous vous exciter. Pourquoi d’ailleurs ? - Laissez tomber.
Mission Mars - 8
L’ANTIDOTE
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