Noé avait du mal à garder les yeux ouverts. Il était pratiquement 4 heures du matin et à la fatigue et le stress s’ajoutait le froid de la salle d’attente de réanimation chirurgicale. Un endroit comme un couloir, sans aucune chaleur ou intimité. Sur ses genoux Rose avait lâché prise. Enfin. La trace de ses pleurs se voyaient presque. C’est elle qui avait trouvé Stéphane inconscient il y a 8 heures de là. Depuis ils avait été transporté dans une coque. Deux balles dans le bassin à extraire et le pronostic vital engagé. L’une avait atteint une vertèbre. Putain. Rose lui avait tout expliqué pour Romain, Norman, les appartements, la drogue, les migrants. Il avait tout encaissé sans broncher et ne lui avait pas parlé de ce qu’il avait fait. Rien que de penser qu’il aurait très bien pu se trouver à la place de son pote lui donnait des sueurs froides. Cette fois ci il s’était pris le pire en pleine gueule. - Salut. Comment il va ? - On sait pas encore. T’as pu voir le commissaire ? - Oui. Ils sont en train de faire le ménage, bloc d’immeuble par bloc d’immeuble. - Bien. - Tu veux un café ? - Non, merci. Mais va t en chercher un si tu veux. - Non, j’arrive à peine à parler alors… Karim souleva doucement les jambes de Rose qui gémit légèrement et regarda sa montre. 4H05. Putain ce que le temps pouvait être long. Il regarda vers l’entrée du bloc. Tout était calme. Malheureusement. Par habitude, il savait que son pote aurait déjà de la chance d’en sortir vivant. Parce qu’il savait ce que signifiait réellement d’avoir un lit en réanimation avant même que de l’intégrer. Il regarda Noé puis Rose et les larmes lui vinrent. Les nerfs sans doute. Noé le regarda et lui adressa un sourire fatigué. Il avait trop pleuré lui aussi. Restait plus qu’à espérer que ce soit les dernières.
Un nouveau Saint Eloi - 26
L’ANTIDOTE
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