- Et tu dis qu’il est mort de quoi ? - Crise cardiaque. - Crise cardiaque ? Il est tombé d’un seul coup ? - Ouais, c’est sa secrétaire qui l’a retrouvé raide le lendemain matin. - Putain. - Le pire c’est qu’on a jamais eu le temps de se reparler. Une histoire inachevée en quelque sorte. - Je vois. Eric, sans employé depuis quelque temps déjà, scannait ses boites de conserves en écoutant son ami. C’était cruel. Stéphane savait ce que Rabotin avait fait pour Noé. Et aussi ce qu’il n’avait jamais voulu faire. Le soutenir. Le soutenir face à leur direction. Cela avait créé de l’animosité. Une sorte de poison qui avait contaminé leur relation. Et pourtant. Bien que celle ci s’était réchauffé lors de leurs dernières mésaventures, ils n’avaient pas pu faire la paix. Comme lui et Juliette. Cruel. Cela faisait penser à Stéphane que la vie n’est qu’une sorte d’épreuve des balles. A Détroit c’est très concret. Sous nos latitudes cela faisait des bleus à l’âme . Dont quelque fois on ne se remettait jamais. - C’est cool quand même que t’es pu voir son épouse. - Oui. Ce qu’elle m’a dit me console un peu. - Tu va la revoir ? - La revoir ? Pourquoi ? - Pour parler de lui. Je crois que ça te ferait du bien. Et à elle aussi. - T’es psy ou quoi ? - Si Juliette avait eu de la famille, je crois que cela m’aurait aidé. Stéphane avait dit ça avec le regard planté dans celui de Noé. Il pesait très précisément ce qu’il venait de lui dire. Parce qu’il avait des bleus qui lui ferait toujours souffrir. Et il ne voulait pas que son ami vive avec ce poids. - Appelles la. La sonnette retentit avant que Noé n’ait pu parler. Et leurs visages s’assombrirent aussitôt. Langlet. Le commissaire Langlet. - Bonjour commissaire. En rade de petits pois ? - La ramenez pas Peyroux ou j’vous colle un contrôle fiscal. - Si vous voulez. Ça vous donnerait l’occasion de voir ce qui se passe dans les commerces de proximité. La drogue, la fraude, tout ça. Vous êtes à Saint Eloi vous savez ? - Foutez vous de ma gueule, je suis pas là pour vous. Sachez seulement que je peux faire pleins de choses en même temps. - Mieux que ma femme ? - Bon Di… - Oh la, on se calme tous les deux. - Ah, Ouedraougo le sage… - Qu’est ce qu’on peut faire pour vous commissaire ?