D’eux deux, Aïsha était la plus calme. Alors que Karim était terrorisé comme ils entraient dans le service de la maternité du C.H.U.. Tout pouvait mal se passer. Une hémorragie. Une hypoxie du bébé. Le cordon qui l’étouffe. Et tellement d’autres choses dont il avait entendu parler. - Monsieur ? - Oui. Pardon, vous disiez ? - Nous allons préparer votre femme. Voulez vous assister à l’accouchement ? - Euh… - Moi je ne préfère pas. Il serait capable de tourner de l’œil. Il est complètement rongé par le stress. J’ai pas envie qu’il tourne de l’œil ou me dise que je dois pousser. - Moi aussi je t’aime. - Va vapoter et reviens. L’aide soignante avait le sourire aux lèvres en les voyant tous les deux se chicaner. - Vous avez retenu le numéro de la chambre ? - Euh, non. - 201. Ça va aller ? - Mais oui ça va aller qu’il aille se reprendre. Tu reviens que si t’es calme je veux pas de ton stress. - OK, OK… Karim leva ses mains tremblantes en signe de reddition et sortit de la chambre où l’aide soignante commençait à lui expliquer comment ça allait se passer. Bordel. Il gérait tous les jours des urgences vitales et il n’était pas capable de garder son sang froid pour la naissance de sa fille. Merde. Il allait revenir. Prendre sur lui. Oublier le pire. Et profiter de l’instant. Le plus beau de sa vie. Oui. Cinq minutes et il y retourne. - Tiens, Jaïsh. - Commissaire. - Qu’est ce que vous foutez en civil ici ? - Ma femme va accoucher. - Et vous êtes là. - Je fais une crise de panique. - P’tite nature. Tant que je vous tiens. Savez pas où est Ouédraougo ? - Euh, non. - Quand vous le verrez dites lui de m’appeler j’ai deux mots à lui dire. - Comptez sur moi. - Allez, arrêtez de cloper comme un clodo et filez auprès de votre femme Jaïsh. Au plaisir. Et le commissaire d’entrer dans les urgences et de disparaître aux lits porte. Il pouvait toujours compter sur Karim pour ne rien dire à Noé. Quel personnage détestable ce Langlet. Et il restait poli.