- Vous voila au fait des dernières informations, Ouedraougo. Merde. Bordel de merde. Noé comprenait maintenant pourquoi le commissaire cherchait tellement à lui parler. Il avait eu le message de Karim peu de temps avant qu’il se rende au bouclard de Stéphane. Et bas, il était déjà en alerte. Le fait de le voir débarquer ne présageait pourtant en rien de ce qu’il venait de lui révéler. Jean Claude Rabotin était un témoin protégé dans une enquête de la section financière de Paris. Des actes de malversation, et de corruption pesaient sur lui. Et sa mort sonnait comme l’exécution d’un contrat. Un contrat. Noé avait du mal à relier les fils de cette histoire. Rabotin était mort d’un infarctus. Rien de criminel dedans. Et aux obsèques, Noé pouvait jurer connaître toutes les têtes extérieures à la famille. Non. Ça ne collait pas. Rabotin avait toujours été très clair. Le moindre écart à la ligne de conduite de la Banque entraînait votre mise à pieds. Et il lui devait de rester encore dans cette banque d’ailleurs. Était ce cela ? Était l’aide qu’il lui avait apporté qui le rendait condamnable ? Impossible à savoir pour l’instant. - Vous me dites que c’est un meurtre en fait ? Je ne vous crois pas. Je ne connaissais aucun ennemi à mon supérieur. Le commissaire se recula dans le fauteuil des invités et sourit. Non. Ce n’était pas possible. Comment cela pourrait être possible ? - Moi j’en connais un. Vous. Quelle était la nature de votre relation avec Jean Claude Rabotin ? - Cordiale. - Je reformule. Comment étaient vos relations avec Jean Claude Rabotin ces derniers temps ? - Cordiales. - Pas de point de vue divergents ? - Je sais vous voulez m’emmener Langlet. Mais vous pouvez toujours creuser vous ne trouverez rien. - Karim Jaïsh est bien votre ami ? - Oui. - Vous connaissez le fonctionnement de l’insuline, n’est ce pas ? Je crois que votre fille aînée souffre de cette affection, non ? - Où voulez vous en venir , commissaire ? Insinueriez vous que j’aurai tué Jean Claude ? - Je n’insinue rien. Je cherche à comprendre. Et à vous comprendre vous. - Foutez moi le camp ! - Pardon ? - Foutez moi le camp où je porte plainte pour déclarations calomnieuses. - Très bien comme vous voulez. Le commissaire lui lança un dernier regard qui fit comprendre à Noé qu’il était plus que sous surveillance. Il était un suspect. Peut être même le suspect numéro 1. - On se reverra Ouedraougo. Que vous le vouliez ou non. Un frisson parcourut la colonne de Noé en même temps qu’il regardait le commissaire quitter l’agence. Il se doutait que son nom serait le premier. Parce que Rabotin et lui en étaient presque venu aux mains à plusieurs reprises les semaines avant son décès. Il était celui qui ne forçait pas à réfléchir. Réfléchir aux motivations. Réfléchir à la vie de la victime. Réfléchir à ce qu’il faisait. C’était fléché en quelque sorte. Tout ce qu’il allait devoir combattre.
La mot de Rabotin - 04
L’ANTIDOTE
>>
<<
O2
+
+
+