Langlet tapait du pied droit avec insistance et rythme. Il était énervé. C’était évident. Depuis 6h30 et il était 9h- il posait encore et encore les mêmes questions à Rose et Stéphane dans la panic room de son magasin les clients ne se privaient pas de partir sans payer. Ainsi est la vie dans le quartier pensa t il un instant. Chaque opportunité est bonne à saisir. Et tous le faisaient sans vergogne. Seule Mme Picassou était partie en laissant un billet de 5 soit le quadruple de la baguette et du journal qu’elle était venue acheter. Stéphane crut même voir un regard soucieux se dessiner comme elle fixait la caméra qu’elle connaissait. - Alors ? Noé ? Il vous a fourni combien ? - Rien. Le Crédit Populaire oui, par contre. Vous voulez nos livres de comptes ? - Calmez vous Rose. - Pour vous c’est Mme Peyroux. - Peyroux ? Vous êtes mariés ? - Peu importe, commissaire, vous savez très bien que Noé n’aurait jamais tué son chef et que nous n’avons que profité du produit validé par la Secrétaire d’État Monti sur le Livret de Développement Local. Alors, bordel, qu’est ce qui vous fait insister comme ça ? Vous le savez qu’on est tous de votre côté. Le commissaire esquissa alors un demi sourire. Merde. Stéphane et Rose faisaient fausse route. Ce n’était pas en rapport avec les affaires. C’était personnel. C’était un truc entre Noé et Rabotin. Une affaire personnelle. Stéphane prit son téléphone par instinct pour savoir s’il restait des trace de l’ordre des choses dans lequel Rabotin avait réussi à maintenir Noé. Parce qu’il ne pouvait s’agir d’un autre mobile. - Vous voulez tout savoir, hein ? - Non. Je me fous de ton commerce de ta grosse ou de vos parties de basket. Je veux juste savoir ce qui rendait Noé si proche de Rabotin qu’il ne l’a jamais dénoncé pour harcèlement bien qu’il aurait pu à maintes reprises. Et oui. Moi aussi j’ai un dossier. Et il est épais. Que savez vous de l’hyperkaliémie et de ses conséquences ? Stéphane et Rose se regardèrent, interloqués. L’hyperkaliémie ? Aucune idée de ce que cela pouvait être. - Bien, vous êtes blanchis. Maintenant je veux tout savoir sur la relation toxique qu’entretenait Rabotin et Noé. J’ai bien dit tout. Surtout le début. Rose fit un signe de tête imperceptible à Stéphane. Un signe que seul lui pouvait voir et comprendre. Dis lui. Dis lui tout. Il ne sait rien. Et tout ce que tu pourras dire ne conduira qu’à un test de stupéfiant pour Noé. - OK, OK, commissaire. Voilà pourquoi ils se sont toujours respectés.
La mot de Rabotin - 09
L’ANTIDOTE
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