Chaque ligne du poème testimoniale de Jean Claude Rabotin commençait par les lettres de Saurier. Et Noé avait demandé à Karim, entre deux biberons et trois gardes de trouver les preuves de la culpabilité du susnommé. Autant dire que lorsque Karim trouva cinq minutes pour retrouver Antoine à la morgue, il ne put que s’assoupir le temps qu’il soit disponible. Encore un truc qu’il ne dirait pas à sa fille. Être parent est un chemin de croix. NE. JAMAIS. LUI. DIRE. - Karim ? KARIM ! - Hein ? Quoi ? - Oh putain c’te gueule de ravagé ! T’as abusé de quoi cette fois ? - De ma fille. Ou plus exactement ma fille a abusé de moi. - Merde… Je veux dire trop cool ! Comment elle s’appelle ? - Jasmine. - Magnifique. T’as une photo ? Karim chercha une photo de sa fille à son avantage sur son smartphone en essayant de rassembler ses pensées. - T’as cinq minutes ? - Elle est magnifique. Aïsha ? - Oui. Comment tu sais ? - Nous sommes une petite communauté mon pote. Viens. On va prendre un café. Mets toi ça sous les narines. Karim s’exécuta et suivit Antoine dans les entrailles de ce que personne ne voulait voir. La Mort. Avec ces petits brancards. Ses tâches de sang. Et cette odeur indéterminable de pourrissement. Karim ne laissa pas un mètre d’avance à Antoine et pinça plus fort son masque sur son nez. Ils arrivèrent dans un endroit aseptisé qui sentait bon la javel. Karim baissa son masque et sourit à Antoine comme s’il venait de gravir le Kilimandjaro. - Te voila réveillé. Alors ? - Alors, alors, je suis dans la merde. - Comme d’habitude. Qu’est ce qui te manque ? - Des preuves. ET un mobile. Antoine fronça les sourcils et commença à se renfrogner. Karim savait pourquoi. Le devoir de réserve. - T’inquiètes ça concerne Bordeaux. - Alors là tu me fais plaisir. C’est quoi la cause ? - Décompensation cardiaque sur hyperkaliémie. J’ai le nom d’un type via un courrier crypté d’un de mes potes. Il indique un type. Son supérieur. - Ile le faisait chanter ? - Qui ça ? - Bah ton type. Il faisait chanter ton suspect ? - J’en sais rien. Je me suis même pas posé la question dans ce sens. - Commences par là. Regarde dans ses dossiers s’il n’a pas laissé de trace. Tout ce qui est numérique est mémorisé tu peux me croire. - Sinon… - Sinon recherches des documents compromettants que pourrait avoir la victime. - Où ça ? - Demande à ton pote.
La mot de Rabotin - 08
L’ANTIDOTE
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