Karim était de repos. Il devait être en train de s’occuper de sa fille. Elle était adorable. Déjà un million de sourires pour lui, sa mère et ses grands parents. Même Aziz y avait eu droit. Karim avait même cru voir un sourire se dessiner sur le visage de son beau frère. Une naissance est toujours un bienfait. Toujours. Il en était convaincu comme il entrait dans le C.H.U.. Ses beaux parents avaient gobé son rappel et le fait que Aïsha ait besoin de se reposer. Il avait deux heures devant lui. Assez pour trouver ce qu’il venait chercher. Des preuves. Des preuves que Jean Claude Rabotin était décédé d’un overdose de potassium. Alors, il évita la morgue et les services actifs pour fouiller au Centre Cardio Vasculaire, le fleuron du C.H.U. de Poitiers. Bâtiments rutilent. Chambres individuels. Douches à l’italienne. Tout confort. Sauf l’odeur de la la maladie qui ne pouvait s’échapper de ces murs. Mais là n’était pas sa destination. Non. Il cherchait les archives. Et contrairement à la tour, les bureaux des secrétaires étaient au plus près des services. Coincés entre la cardio unité 1 et la cardio unité 2. Autant dire qu’il avait bien fait de porter une casquette. - Karim ? - Salut Josiane. - Qu’est ce que tu fais ici ? En civil ? - Oh, rien mon beau père a eu un problème cardiaque. Ils lui ont posé des stents mais il a oublié d’attendre son bulletin de situation. Ce qui fait que sa mutuelle lui réclame un peu moins de 2000€. - Merde. - Oh suffit juste que les secrétaires retrouvent son dossier. - Je te parlais des stents. - Oh. - Viens. Josiane était une infirmière qui l’avait formé lorsqu’il était arrivé en réanimation médicale. Jamais il ne l’avait oublié. Elle lui avait tellement appris. A vrai dire il lui devait de tenir bon bien que tout se barre en sucette. L’amour du métier. Un truc que seuls les soignants peuvent comprendre. Que seuls les soignants peuvent avoir. - Je suis papa. - Wouaouh ! Mais c’est super ! Tu feras un papa formidable ! Comment il s’appelle ? - Elle . Elle s’appelle Jasmine. Et elle n’arrête pas de sourire. - Profites bien de ces moments. Ca passe trop vite. Figure toi que Thomas vient de rentrer en IUT. - Wouaouh. Pas trop dur ? - Bordel, si. Mais bon, il est grand maintenant. Il est temps de couper le cordon. - Je crois qu’on le coupe jamais. - Si, si. Tu verras. A un moment il le faut ou tu y laisses ta cervelle. Tiens. Les secrétaires de coro sont là. Donnes de tes nouvelles . Ça m’a fait plaisir de te revoir Karim. - Merci. Moi aussi ça m’a fait plaisir de te revoir. Karim regarda Josiane disparaître derrière les ascenseurs et réajusta sa casquette avant de rejoindre le premier comptoir libre. - Bonjour. Que puis je pour vous ? - Voilà je suis aide soignant et l’ami d’un bon ami à moi est décédé des suites d’un crise cardiaque. J’aimerais avoir accès à son dossier. - Euh… Je dois appeler ma responsable. Ce ne sont pas des choses que l’on fait d’habitude. - Je comprends. Mais il n’est pas mort ici. Je voudrais juste que vous regardiez s’il y avait un suivi. Quelque chose qui puisse expliquer dans le temps ce qui l’a tué. - Vous voulez savoir s’il était suivi ? - Oui. Rien de plus. La secrétaire fronça des sourcils en le fixant mais consentit à regarder dans son PC s’il y avait un dossier. - Rabotin, vous m’avez dit ? - Oui. Jean Claude Rabotin.
La mort de Rabotin - 11
L’ANTIDOTE
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