- Voilà. Vous savez tout. Commissaire.Langlet consulta ses notes et regarda de travers Stéphane.- Je crois pas non. Je reviens.Bordel.Stéphanenecroyaitpasqu’ilaitànouveauàfaireavecl’odeurrancedes cellulesd’interrogatoiresdelaPolice.Ilpensaitavoirtournélapage.Ilpensaitque toutcelaétaitloin.Trèsloin.Maisilétaitlà.Aregarderlesmursjaunepisseenvahir son cortex comme autant de traces de sa déchéance.Ce n’était pas le cas pourtant.Oui.Il n’était pas déchu.Juste témoin.D’ailleurs il devrait avoir droit à un avocat.C’est clair.Enattendantilétaitseul.DèsqueLangletreviendraitilluidemanderaitlesconditions de son interrogatoire.N’empêche qu’il avait laissé ses notes. Sans doute que tout ne se passait pas comme prévu.Tiens.Il y avait des chiffres. Et tous étaient soulignés en vert.Bon signe ?Impossibleàsavoirsicen’estqu’ilscorrespondaientàceuxqu’ilsavaienttransmisavec Rose.Il était blanc. Blanc comme neige.Quandilentenditlespasducommissairerevenirilremittoutenplaceetfitl’erreurde mettre les mains dans son dos.- Vous en pensez quoi ?- Pardon ?-VousenpensezquoidelarelationentreOuédraougoetRabotin.Voussavezdorénavant que je ne peux que m’appuyer sur vous. Sans pouvoir vous incriminer.Langlet réajusta son dossier et pointa le coin gauche de la cellule.-Jevousaivu.Quesavezvous ?Jenevousdemandepascelapourvous.Vousêtesaussi insipidequ’uncarpettedeCarrefour.Jevousdemandecelapourvotreami.Unamiàqui j’ai peut être eu le tort de faire confiance. Alors ? Rabotin ?Stéphanepritquelquessecondes.Dessecondesquiparurentparticulièrementlonguesau commissaire.Ilfallaitqu’ilfasselepoint.Ilfallaitqu’ilsacheêtrehonnête–son avenir en dépendait- sans livrer son ami au gémonies. Il se racla la gorge. Et se lança.-NoéaconnuunpériodedifficileaprèslesattentatsdePoitiers.Celal’aheurtédans saproprevie.Aupointdelefairedévisser.Ilavaitprisdescoups.Descoupsquil’ont faitsouffrirau-delàdelanorme.Alorsilaacceptélesantalgiques.Etlesacontinué quandiln’enavaitplusbesoin.EtRabotinl’aaidé.L’aidéàcouperaveccette addiction.Depuisleurrelations’étaitdégradéavecleprojetd’épargnepopulairedeNoé et l’arrivée de Saurier.- Hum. L’arrivée de Saurier serait comme une bascule alors ?-Certainement.Noén’étaitpassoumisàsapressionsûrementgrâceàRabotin.EtRabotin, lui, devait en subir les foudres.Lecommissairen’avaitprisaucunenote.MaisilregardaitStéphaneavecintensité.Ilfit signe, après quelques secondes, au bleu en faction qui vint lui enlever les menottes.- Restez joignables. Tous.