Noé avait réuni tout le monde. Ziad, Jérôme, évidemment . Mais aussi les standardistes et les agents d’accueil. Parce que l’heure était grave. Pour lui. Et pour eux d’ici peu. L’échange qu'il avait eu avec Karim lui avait ouvert les yeux. Tout le monde pouvait bénéficier du LDL. Peu importe la structure de l’entreprise. Peu importe ce qu’elle produisait. Et surtout comment elle le produisait. Quand il en avait parlé avec Jérôme et Ziad le matin même, c’était une évidence. Les plus gros demandeurs ( et aussi les plus gros bénéficiaires) étaient des établissements franchisés. Carrefour. U. Intermarché. Bouygues. Et tant d’autres. La première question qui était venu à l’esprit de Noé était comment ces rapaces avaient été aussi vite au courant. Et il connaissait la réponse. Même si elle lui tordait le ventre. Monti. Carole Monti. Comment ne pas faire profiter de mesures favorables à ses amis du CAC 40. Alors le deal était devenu simple. - Jérôme ? - Je ne vois rien de possible. Les règles sont claires. On ne peut refuser une aide aux franchisés. Ils sont leur propre patron et subissent les mêmes contre coups que les autres. Ce qu’il faudrait c’est les rattacher à leur groupe pour leur financement. Ce qui est douteux. C’est comme rattacher les autoentrepreneurs du Crédit Populaire à l’agence dont ils dépendent. Un contre sens. - Moi je vois bien un truc. - Allez y Ziad. - Suffit de se baser sur le BIC et de réévaluer l’aide tous les ans en fonctions de leurs bénéfices et de l’argent injecté par leur filière. Si l’argent de leur filière et égal ou supérieur au BIC. Pas d’aide. - Et des épargnants avec de l’argent qui ne rapporte rien. Ce n’est pas ce que l’on recherche Ziad. Noé se leva et provoqua une onde de panique dans son auditoire. Il prit son ballon et le fit tourner entre ses mains. Il y avait quelque chose qui leur échappait. Une faille. Une limite franchissable. Et plus son ballon tournait et moins il voyait cette faille. - On doit réfléchir. - A quoi ? - On doit trouver comment mieux fécher le fric - Mais les entreprises viennent pour ça ! C’est un vrai feu de brousse ! Qu’est ce qu’on va leur dire ? - Vous allez leur dire quele gouvernement examine le dossier et qu’il est pour l’instant en pause -Comment ? - J’y réfléchis encore.
Robin des banques - 11
L’ANTIDOTE
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