La renommée de l’établissement avait bien changé avec le temps. L’agence de sécurité professionnelle « WildCats » avait dorénavant pignon sur rue et veillait à la sécurité de tous les plus grands centres commerciaux de l’agglomération. Situés en centre ville, rue Gambetta, on aurait pu croire à une boutique de merchandising pour un club de sport. Entre t-shirt, pantalons de travail et chapeaux, la panoplie était complète. Il fallait même s’approcher de la vitrine pour pouvoir lire « agence de sécurité ». C’est à cet endroit là que se trouvait Karim. Par déduction. Par recoupements. D’après ce que lui avait dit Eric Picard. Eric s’était montré clair sur un point. Francis Lacorde n’était pas son tuteur bien que les papiers disent le contraire. Il ne l’avait su que lorsqu’il lui avait planté un couteau de boucher dans le ventre. Et pour lui c’était un flic, ou quelqu’un qui travaillait comme homme de main ou dans la sécurité, parce que ses gestes avaient été froids, calculés et précis. C’en était assez pour Karim. Il avait ouvert google et taper agence de sécurité Poitiers. Une seule réponse était apparue crédible. WildCats Sécurité. Évidemment. Il se demanda comment une telle entreprise puisse encore être debout après ce qui lui était arrivé puis se dit que le nom claquait et que c’était certainement la seule chose qui restait du nid de serpent qu’était WildCats sécurité lors de leur première rencontre. Il prépara des pâtes carbonara et les mangea avec Eric en devisant sur tout et rien. Le gamin était intelligent. Il s’intéressait à la politique, la science, l’écologie. Sa pensée était structurée et son discours posé. Rien à voir avec ce qu’il avait connu quand il l’avait rencontré. Sans doute se sentait il en sécurité chez Karim et Aïsha. Une sorte de refuge. Les psy parlaient de séjours de rupture pour les patients comme lui qui étaient hospitalisés en psychiatrie. Cela devait prendre cet aspect pour Eric. Toujours est il que Karim, rassuré, prétexta aller faire un footing pour sortir. Direction la rue Gambetta. Et Wild Cats Sécurité. C’est devant la devanture qu’il avait découvert tout cet attirail publicitaire. Il se déplaça sur la droite, se trouvait la porte d’entrée de l’immeuble, il sonna à toutes les sonnettes. Des voix l’interpellèrent mais la porte s’ouvrit sans qu’il ait besoin de répondre. Une fois à l’intérieur, il baissa sa cagoule et chercha une porte latérale à gauche. L’entrée des artistes des Wild Cats. Quand il arriva à la localiser , il ne se méfia pas de la trouver ouverte. Sans doute un oubli. Il entra dans le vestibule les agents se changeaient à pas de loup et sans trop savoir ce qu’il allait trouver. Tout ce qu’il voulait c’était établir le lien entre Lacorde et WildCats. - Les mains en l’air ! Karim aurait dû s’y attendre. A vrai dire il l’espérait. - Francis Lacorde ? - Hein ? Lève les mains plus haut et avances petit enfoiré. Karim comprit que ce n’était pas son homme et surtout que le type était une mèche courte. Ses mains tremblaient autour de la crosse de son revolver. Rien de bien rassurant. - Je ne vous ferais aucun mal. Je cherche juste des informations. - Avance. Assieds toi là. Tu sais que c’est une propriété privée, ici ? - Oui monsieur. - Pas de politesse connard. Qu’est ce que tu fous ici pour chercher un type quand il t’aurais simplement fallu te rendre à l’agence demain ? - Parce que c’est une affaire urgente. Le type s’assit en face de Karim l’arme toujours braquée sur lui. Il était interloqué, curieux de savoir ce qui avait conduit Karim à enfreindre la loi. De toute évidence Karim s’était trompé sur son profil. Ce type avait du sang froid. - Réponds. - Parce que je comptais tomber sur lui. - Hum...Je vois. C’est qui le type que tu cherche ? - Francis Lacorde. - Lacorde ? Cet enfoiré !?!
Robin des banques - 34
L’ANTIDOTE
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