Noé avait tout expliqué au commissaire Monchaud. Les billets directement sortis de la Banque de France, les mains brûlées, le vague souvenir d’une silhouette et tout ce qui allait avec. Noé n’avait pas de doute. Ce type était directement impliqué dans l’immolation du type de la place Coïmbra. Alors il lui avait demandé qui était la victime. - La victime ? On en est encore à identifier ses dents. - Hein ? - Il ne restait rien de lui. Notre seul espoir de mettre un nom sur ce corps ce sont ses dents. - Oh. OK. Des pistes ? - Pas vraiment. Mais dites moi pourquoi vous vous intéressez à tout cela ? Ca n’a rien à voir avec votre vie. - J’sais pas. Je dois aimer rendre service. Et la vérité. Le commissaire prit le premier dossier sur la pile impressionnante à sa gauche et ouvrit le dossier. Il n’avait pas son identité dentaire mais il avait bien plus de choses. Des choses compromettantes. Des choses qu’il ne fallait pas dire. Parce que lorsqu’il prit les documents de Noé, il ouvrit un nouveau dossier. Avec le même nom. - Qu’est ce que vous savez ? - Pardon ? - Vous avez un dossier digne d’un roman de Dantec et vous jouez à celui qui ne sait rien. Qu’est ce que vous voulez étouffer ? - Venez avec moi. Le commissaire se leva et prit son calot et invita Noé à sortir de son bureau et du commissariat. Ils se retrouvèrent à l’extérieur, l’air était doux. Un temps à jouer. Noé chassa cette idée comme le commissaire l’invitait à rejoindre la place d’Armes. Il s’arrêta juste à la hauteur des barricades qui cachaient la rénovation du théâtre. Il balaya du bras la quiétude de la place. Quelques passants faisaient attention à eux sans s’y arrêter. D’autre forçaient le pas. - Vous voyez , c’est facile ! - Quoi ? - Ne me dites pas que vous ne l’avez pas vu ? - Quoi ? - Ceux qui stressent. - Oh. Et c’est ça que vous vouliez me montrer ? - Non. Je voulais vous montrer ce que la municipalité à réussi à établir comme climat. - C’était le même avant. Poitiers est une ville molle. - Revenez samedi pour les manifs anti pass et vous me direz. - Et vous, vous allez me dire qui est le type que l’on a brûlé devant mon établissement ? - Florian Alaphilippe. - Ca me dit rien. - Normal, c’est un fonctionnaire de la mairie. En charge de la transition écologique. Ce fut au tour de Noé de regarder autour de lui. Et de réfléchir. Un fonctionnaire. En charge de la transition écologique. Brûlé sur la place d’un quartier périphérique. Il y avait tant de raison pour que cela soit crédible. - Et qu’est ce qu’il a fait pour mériter ça ? - Ca je ne peux pas vous le dire. C’est en cours d’instruction. - Pourquoi avoir rangé mes documents à part ? - Parce que je ne peux pas en parler au juge.
Un voie pour des voix - 10
L’ANTIDOTE
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