- Allo ? - Ouais c’est Karim, on peut se voir vers 16 heures ? - Euh, ouais. Qu’est ce qui t’arrives ? - J’ai besoin de ton expertise. - Tu veux investir de l’argent ? - Non l’autre expertise. - Ah. On se retrouve chez moi à 20h. - Ca marche. A tout’ - A tout’ Une fois le téléphone raccroché, Stéphane avertit Ibrahim qu’il ne voulait pas rester avec autant de liquide et qu’il lui confiait le magasin. Puis il envoya un message à Rose pour lui dire qu’il ne pourrait pas venir ce soir. Affaire personnelle. Elle répondit dans la seconde en lui demandant d’être prudent. Elle l’avait bien cerné. Il lui envoya un coeur puis ramassa tous les billets de la caisse et de la panic room et salua Ibrahim avant de s’engouffrer dans son berlingo. La Banque Agricole avait délégué l’encaissement des sommes des commerces de son secteur à l’agence de de la rue Gambetta. Plus proche du commissariat central. Avec des rotations de la Brinks plus rapprochées. Normal. Il voyait ça d’un bon œil. Alors qu’il attendait au feu de la rocade depuis Saint Eloi, il finit de compter les billets et les enfourna dans l’enveloppe destinée à la Banque. Il y en avait pour une petite fortune. Cela lui donna le sourire. Les affaires marchaient bien. Il prit la route après deux coups de klaxon et se gara non loin de la préfecture en laissant un euro à la borne de l’horodateur puis il s’élança vers le centre ville. Bon Dieu. Qu’est ce que la ville était belle. On pouvait dire ce que l’on voulait de la nouvelle mandature mais les faits étaient les faits. Le centre de Poitiers était magnifique. Lumineux. Et les gens souriaient. La gentrification avait déjà oeuvré. Même les punks du Théâtre avaient disparu. Et bientôt un nouveau lieu de culture verrait le jour. Dommage qu’autant d’efforts ne soient pas fait pour entretenir à défaut d’améliorer les quartiers périphériques. Tout ce qu’ils avaient fait avait été de construire de nouvelles tours aux Trois Quartiers. Rien de bien réjouissant. - Bonjour M. Peyroux. Un dépôt ? - Oui. Bonjour. Tenez. Le type regarda la somme indiqué sur l’enveloppe et par routine sortit les billets et les compta. Bizarrement il s’arrêta sur deux billets de cent euros. Stéphane se souvenait de leur origine. Les deux gaillards de l’Horloge. Putain. Des faux. Sûr. - Où avez vous obtenu ces billets M. Peyroux ? - Des clients. Je ne me souviens pas qui. - Ce sont des billets neufs. - Neufs ? Vous avez vu leur état ? - Ca n’a rien à voir. Ces billets sortent juste de la Banque de France. - Et alors ? - Et alors ils ne sont censés ne servir qu’aux transactions de l’administration. - Qu’est que vous cherchez à me dire ? - Je cherche à vous dire que ces billets ne devraient pas être en votre possession. - Vous allez me les rejeter ? - J’en ai bien peur. - Y’en a pour combien ? - 5 000 Euros. - 5 000 Euros !?! - En billets de cent. Contactez au plus vite les forces de police, M. Peyroux.
Un voie pour des voix - 9
L’ANTIDOTE
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