Karine et Noé attendaient sagement, sur les sièges de l'accueil du commissariat des Couronneries. Le masque sur le visage, ils regardaient l'activité tranquille du commissariat de quartier. Quelques ivrognes qui avaient décuvé sortaient de temps à autre, les appelant par leurs prénoms. Des habitués, en somme. Un groupe de quatre policiers entra comme le policier en faction les appelaient. Les policiers tenaient serrés un homme qui leur criaient qu'il n'avait pas d'autre choix pour manger. Un gars qui s'était fait chopé pour vol à l'étalage sans doute. • M. et Mme Ouedraougo, s'il vous plait. Les deux époux sortirent de leur contemplation et se levèrent à la suite du policier pour entrer dans les entrailles du commissariat. Il s'étalait sur une bonne centaine de mètres carré et il durent rester attentifs pour ne pas se perdre. Le policier finit par ouvrir une porte à la droite d'une coursive. • Allez y. Un policier en civil les accueillit en leur tendant la main, sourire compassé sur le visage. Un type grand et athlétique, encore jeune. Surement son premier poste. • Bonjour, Je suis l'inspecteur Garrigue. Comment allez vous ? • Comme des gens qui se sont cru en Birmanie. Oui. Oui, je comprends. Je préfère vous prévenir, ça ne va pas être agréable. Pour vous comme pour moi. Mais nous devons le faire. Commencez par me dire ce dont vous avez été témoins. Karine commença puis Noé, lorsque les images résiduelles commencèrent à perturber le discours de sa femme prit la suite. L'homme en sang. La meute de quinze individus. Le cocktail molotov. Et l'odeur de cochon grillé. De temps en temps, l'inspecteur, qui recueillait leur témoignage lui demandait d'attendre. Karine, à côté de lui, avait dû mal à contenir son malaise. • Est ce que je peux sortir M. l'inspecteur, je ne me sens pas bien, s'il vous plait ? • Bien sûr. Prenez votre temps. • M. Ouedraougo, vous me dites qu'ils étaient quinze, c'est bien ça ? Oui. Oui à peu près. Je ne suis pas sûr tout est allé très vite. Ils n'ont même pas pris le temps d'attendre la fin de leur acte. • Et vous pourriez me les décrire ? Pffff... des jeunes de quartiers, jogging et air max au pieds. Des t-shirt blanc maculés de sang pour certains. • Vous leur donneriez quel âge ? • Difficile à dire, ils étaient tous cagoulés. • Essayez. S'il vous plait. • Je sais pas entre 15 et 22 ans. • Et est ce qu'il y a des silhouettes qui auraient pu vous sembler familières ? • Comment ça ? • Des types que vous auriez pu voir dans un autre contexte. • Non. Non pas même depuis ma fenêtre d'agence. Bien, je vous remercie de votre collaboration M. Ouedraougo. Je vous donne ma carte si jamais quelque chose, même quelque chose qui vous paraît insignifiant vous revenait. • Il y a bien quelque chose. • Oui ? • Il avaient tous des gants. • Tous ? Sauf un. Celui qui a lancé le cocktail. Il avait enlevé ses gants pour l'allumer. Je suis à peu près sûr qu'ils ne les a pas remis une fois allumé. • Ses mains pourraient avoir pris un coup de chaud, c'est ce que vous pensez ? • Oui. Oui, je me dis que forcément elles ont du recevoir des flammèches.
Un voie pour des voix - 4
L’ANTIDOTE
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