- Ses potes sont trop bizarres en plus. J’étais en train de faire un soin de bouche et ils me regardaient comme si je passais une M.S.P. - Pauvre petite chose. - Ouais vas-y moques toi de moi. Je crois même qu’ils prenaient des notes à un moment. - Pauvre petite chose parano. - De toute façon, il part pour Tours demain. - Pauvre petite chose parano et pusillanime. - Pusi quoi ? - Peureux. - OK. Je peux jamais discuter avec toi. - Mais on ne discute pas. Y’a que toi qui parles. Moi je fais qu’écouter. - Parce que t’as rien à dire peut être ? - Qu’est ce que tu veux que je te dises ? - Ben ce que tu en penses. - Bah comme ça, je dirais qu’il s’agit de gens très méfiants et procéduriers. Sans doute ont ils déjà eu à faire à l’hôpital public et ça s’est mal passé. - Ouais...Tu dois avoir raison. - Comme d’habitude. On se fait un chinois ? - Ça marche. Karim embrassa sa fille et la donna à Aïsha à qui elle fit un grand sourire entre deux babillages. Maintenant que sa chambre était terminée, ils avaient repris un rythme plus...classique. Aïsha n’allaitait plus et les cacas puaient pire qu’un type infecté par le clostridium. Une horreur. Et pourtant, Karim ne ratait pas une occasion de la changer. Cela faisait des moments privilégiés elle le gavait de sourires. C’était une petite particulièrement joyeuse et calme. Peu de colère. Elle faisait des nuits complètes et ne refusait rien. Pour l’instant. Elle ressemblait à sa mère. Mais il ne lui dirait pas. Parce qu’il était sûr qu’elle lui renverrait qu’elle était peureuse et sauvage avec les personnes qu’elle ne connaissait pas. Comme lui. C’était la vérité. - On prend celui du Grand Large ? - Parfait. - Sushis et Makis plus des nems ? - Impeccable. Karim prit son téléphone et composa le numéro du Saïgon. La commande fut passer en 5 minutes. - J’y vais. - OK. A tout de suite. Une fois sur la rocade intérieure, Karim eut une drôle d’impression. Il regarda dans son rétroviseur et crut reconnaître le conducteur. Non. Il était sûr de le connaître. Un des types potes avec le grand brûlé. Il décida de voir s’il était vraiment parano. Il tourna à Beaulieu. Le 4x4 le suivit. Putain. Il mémorisa la plaque et prit ensuite vers les Couronneries. Le type dut comprendre qu’il était grillé car il continua vers la patinoire. Aussitôt, Karim composa le numéro de Jean. Pas question de revivre ce qu’ils avaient vécu Aïsha et lui il y a peu.
L’esprit de famille - 04
L’ANTIDOTE
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