Quand Karim avait pris son service il n’y avait plus personne au box 4. André Ligeonnières était mort. Et jamais il ne connaîtrait ses soutiens. Karim fit le tour du box comme pour trouver ce qui aurait pu être oublié. Une trace. Un indice. Un nom. Quelque chose. - Qu’est ce que tu fous Jaïsh ? - Il est passé où ? - Il est mort . - Quand ? - Ce matin . A Tours. Septicémie. - Oh. - Qu’est ce que tu cherches comme ça ? - Rien… - Me prends pas pour un con. Ils t’ont fait chié ? - Qui ça ? Fred le regarda avec une grande lassitude. Ils se connaissaient depuis suffisamment longtemps pour que leur non verbal soit aussi parlant qu’un mot de leur part. Fred vint se poser à côté de lui. Il sentait son parfum fleural. Bordel. Elle était magnifique. - Ces foutus types, ils t’on fait chié ? - Toi aussi t’avais remarqué. - Il aurait eu une croix gammée que c’aurait été aussi clair. Dis moi, steup, dis moi qu’ils t’ont pas fait chié. J’ai pas envie de faire une FEI pour ça. - Non. Non, t’inquiètes. - Bien. Elle lui posa une baiser sur la joue qui le fit rougir. Fred était une femme parfaite. Selon les standards masculins. Tout ce qu’il fallait il fallait. Et un cœur aussi tendre que son caractère était féroce. Le genre de femme dont on ne peut pas se lasser. Karim la regarda sortir et remercia le ciel de croire au Divin. Même s’il ne comprenait pas pourquoi, il savait, en cet instant, que Dieu le sauvait. Le Dieu des blancs des marrons ou Simba, peu importe. Ils le sauvaient. Aïsha. Jasmine. Tout cela valait mieux qu’un simple baiser. La journée fila comme cela, sur une note dissonante. Parce que Fred insistait. Quand ils se changèrent dans le même vestiaire, elle ne se cacha même pas. - Putain qu’est ce que tu cherches, Fred ? - Ton attention. - Pourquoi ? - Parce que j’ai reçu un appel. Voilà ce qui s’appelait une douche froide. - Mon cul a toujours eu le don de réveiller les plus endormis. Ils sont après toi Karim. Après toi et ta fe… Le téléphone de Karim sonna avant que Fred ait pu finir sa phrase. - Ouais ? - Tu connais un certain Jean Bousquet ? - Non. Pourquoi ? - Parce qu’il veut te voir. - Il est où ? - Devant la porte de l’immeuble.
L’esprit de famille - 07
L’ANTIDOTE
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