Karim était à bout de souffle. Il avait réussi à se garer bien en amont de l’immeuble et avait prendre ses jambes à son cou pour espérer arriver à temps. Seulement lorsqu’il fut face à la porte d’entrée de l’immeuble il ne put que constater les dégâts. La serrure avait été forcée. Il avança plus avant et vit que la porte de leur appartement était entre ouverte. Il n’alla pas plus loin et monta l’étage jusque chez ses voisins. - Bonjour. Je suis le propriétaire de l’appartement du dessous. La porte a été forcée. Vous n’auriez rien entendu par hasard ? Le type, la trentaine passée le regardait avec des yeux de défoncé. Injectés de sang et de THC. Par dessus son épaule une femme plus jeune lui que dévisageait Karim. Elle aussi complètement raide. Merde. - Nan désolé frère, on a rien entendu ? Tu vas porter plainte ? - Je sais pas . - Si tu l’fais steup parles pas de nous steup. - Ouais, ouais. Bonne soirée. - Merci à toi mon ami. Karim redescendit les marches en composant le numéro de Aïsha. Il tomba bien entendu sur son répondeur. Il ne laissa qu’un mot. Pour elle. Pour Jasmine. Pour leurs ravisseurs. - « Je vous lâcherais pas. » Sa colère passée, il resta quelques instants sur le pas de son appartement. Devait il entrer et risquer de maculer la scène de ses actes ou prévenir la police qui agirait de façon bien plus professionnelle. Conneries. On était à Poitiers. La Section Recherche dépendait de la Gendarmerie Nationale. Autant dire qu’ils n’interviendraient en pleine ville que si l’enlèvement était avéré. Et pour l’instant on pouvait croire qu’elle avait fui. - Oui ? - Jean ? C’est Karim. Aïsha et Jasmine ont été enlevées. La porte de l’immeuble a été forcée et celle de notre appart’ aussi. Je fais quoi ? - Tu bouges pas. T’entends, tu bouges pas. J’envoie les types de la Section Recherches. Tout de suite. Veilles simplement à ce que personne n’entre dans ton immeuble. - Mais je croyais que la Sec… - T’occupes. C’est mon boulot. Tu connais un certain Jean Bousquet ? - Oui, c’est mon boulanger. Il tient la boulangerie Ange aux Couronneries, pourquoi ? - Tu sais où il loge ? S’il a des entrepôts ? - Ben là tout de suite, non. - Renseignes toi. Dès que les types sont arrivés. Et tiens moi au courant. - Bordel qu’est ce qu’il se passe encore Jean ? - Trop tôt pour le dire. Attends la SR. Et mets toi au boulot. - Non, Jean. - Comment ça non ? - Je veux retrouver mes femmes, je me mettrais après votre boulanger qu’une fois que je serais certain qu’elles sont en sécurité. - Ben justement. - Ben justement quoi ? - Les deux sont liés Karim.
L’esprit de famille - 10
L’ANTIDOTE
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