« Votre femme et votre fille sont en sécurité. N’ayez aucune crainte quant à leur intégrité. Nous aimerions vous rencontrer pour parler de vos relations avec M. Peyroux Stéphane et plus particulièrement ses « amis » . Dans l’attente de vous lire. Cordialement. JB. » Si Karim pouvait avoir un doute sur ce que lui avait affirmé Jean, voila que le sms qu’il avait reçu gommait tout doute quant au lien entre l’enlèvement de sa famille et ceux qui ressemblaient de plus en plus à ses yeux à des vigilants. Oui. L’heure était à la justice expéditive. On condamnait une personne, quelque soit son âge, par des messages haineux sur les réseaux sociaux. On jetait l’opprobre sur une société à coup de bad buzz. Le tribunal populaire ne s’était jamais aussi bien porté. Et les institutions juridiques et policières ramaient pour ne pas se faire dépasser. De fait, elles l’étaient. Suffisait de regarder BFM pour le constater chaque jour. A vrai dire de ce constat, Karim se foutait royalement. Une seule chose comptait. Retrouver sa fille et sa femme. Et il était prêt à tout pour ça. Une fois sorti de l’enceinte du C.H.U. il décida de ne pas se précipiter et avança gentiment vers le magasin de Stéphane. Même s’il savait ce qu’il allait lui dire, il voulait écarter toutes les pistes. Quand il arriva devant le magasin, seul Aurélien semblait être présent. - Salut Aurel ! Tu sais où je peux trouver Stef ? - Heu… Le gamin savait. Mais avait ordre de ne rien dire. C’était évident. - Bah, dis lui de m’appeler quand tu le vois, d’ac ? - Pas de problème Karim. - Bonne journée mon grand. - Merci à toi aussi. La seconde destination devait l’aider à griller la priorité à Bousquet et ses potes. Une fois arrivé à la lisière de la forêt de Moulières, il s’autorisa à prendre son smarthpone. Et bien sûr, l’expéditeur du message n’apparaissait pas. Il se gara entre deux SUV noirs devant la villa de Hakim et sortit jusqu’au garage. il entendit des bruits qui s’arrêtèrent lorsqu’il frappa à la porte. - C’est moi. Ton Beauf. - Putain tu nous as fait peur. - C’était pas le but. - Messieurs, voici mon beau frère, Karim. Et c’est notre pièce manquante. Les hommes étaient gaulés comme des Navy Seals et tous avaient des Ray Bans fumés sur le nez. Impossible de savoir qui ils étaient. Maintenant et jamais. Les types esquissèrent tous un sourire et lui serrèrent la mains chacun leur tour avant de retourner dans les canapés et reprendre leur discussion. - Putain, c’est qui ces types Hakim ? Des agents de la CIA ? - Ce sont mes hommes, Karim. Enfin ceux qui restent. Content de voir que vous avez suivi mon conseil. Vous pourriez montrer votre téléphone à Hakim, s’il vous plaît ? - Jean ? De quoi s’agit il ? Ce n’est pas qu’une séquestration ? Ce n’est pas pour faire pression sur les potes de Stef ? Ce n’est pas pour se faire vengeance ? Expliquez moi je suis perdu, là. Et l’heure tourne si vous voyez ce que je veux dire et je suis trop jeune pour être veuf. - Allez, venez vous asseoir. Café ? - Avec plaisir. Et en l’espace de trente secondes d’explications, Karim eut une vue d’ensemble de ce qui était en train de se jouer. Ici à Poitiers. Et partout en France. Cela lui donna le vertige.
L’esprit de famille - 13
L’ANTIDOTE
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