Karim trépignait d’impatience. Dans le sous sol de la maison de son beau frère, il n’en pouvait plus. Il pensait à sa femme. A sa fille. A ce qu’elles enduraient. A ce qu’elles éprouvaient. Un cauchemar. Jasmine réussirait elle a l’appeler papa après ça ? Bordel. - Putain les gars, faut qu’on y ailles ! - Du calme beauf’. Faut qu’on s’organise. - S’organiser ? Pourquoi ? Pour savoir qui sera en tête de file et qui tiendra ma fille en premier ? - Calmes toi Karim. C’est pas le moment de perdre la tête. - Mais je suis pas en train de perdre la tête ! Putain ! Je suis en train de perdre ma femme et ma fille ! Hakim laissa Jean et ses hommes pianoter sur ses ordinateurs et vint prendre Karim par l’épaule et l’accompagner jusqu’à l’un de ses canapés. Il lui caressa le dos avec un sourire bienveillant. Puis il enleva sa kippa et le regarda droit dans le yeux après s’être passé la main sur le visage comme pour redevenir un citoyen lambda. - Écoutes, Karim, ta femme et ta fille sont en sécurité. Mais les fonds du Klan doivent encore être tracé. On a reçu un appel de Noé nous expliquant que ce qui restait sur le compte courant de Ligeonnières allait migrer. Il nous faut savoir où. Et pour l’instant, on ne sait pas. Alors on doit attendre. - Ma fille respire des vapeurs toxiques en ce moment. Tu peux me dire où est l’urgence ? - Je comprends K. Je comprends ton impatience. Mais l’intérêt de cette affaire c’est de faire tomber un réseau. - Putain non ! Ma fille va mourir ! Ta nièce ! Bordel ! Karim écarta violemment la main de Hakim sur son épaule et réajusta sa casquette avant de quitter la maison. Une fois dans son véhicule, il ne se posa aucune question. Tout était clair. Rien à foutre des fachos. Rien à foutre des réseaux. Rien à foutre de Favreau, de Hakim. Rien à foutre de l’intérêt supérieure de l’enquête. Dans le sous sol l’événement avait fait l’effet d’un épiphénomène. - Ouhou ! Karim est parti tout foutre en l’air. - Hein ? De quoi tu parles Hakim, Kari… Putain où il est celui ci ? - C’est ce que j’essaie de vous dire commissaire. Les deux hommes se mirent aussitôt sur leur portable pour joindre Karim. Mais tous les deux tombèrent sur sa messagerie. - Putain. Il est en roue libre. - Bingo ! - Hein ? Franck Ducret, l’adjoint à la jambe en ferraille pour le reste de sa vie malgré sa stature imposante n’était plus bon qu’à pianoter. Alors il s’y était mis à fond. Pour le commissariat de quartier de Cergy Pontoise. Et il avait eu des résultats. Il faisait partie de ces flics qui n’ont pas de limites. Qui ont le métier dans les tripes. De ceux qui ne comptent ni les heures ni la douleur. Et il venait de trouver le compte central. - J’ai trouvé, commissaire. J’ai trouvé le compte. Celui les fonds viennent juste d’être versé. - Et il appartient à qui ? - A une certaine Gala Remond Picard.
L’esprit de famille - 16
L’ANTIDOTE
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