Stéphane avait mis le même foulard de boucanier que ses potes d’une nuit. Il avait eu Jean et les choses prenaient une tournure à des années lumières de ce qu’ils pensaient. Ou plus exactement dans la droite lignée de ce qu’ils avaient vécu. Le bleu. Le Rouge. Et au milieu tous les autres. Ducret, un des hommes de Jean était parti sur les traces de Gala Remond, quelque part au Sud. Jean tentait de mobiliser ses troupes sans grand succès. C’est qu’il avait appelé Stéphane. - Il va falloir que ce soit vous. Vous et les vôtres. Alors Stéphane était retourné à l’ Horloge. Normann arrêtait pas de se marrer avec ses potes. Complètement défoncé. Il était 2 heures du matin et Hakim lui avait envoyé un message qu’il tenait de Karim. Il fallait agir vite. Alors Stéphane avait bravé les mains réprobatrices des hommes de Normann Diakhité et était allé droit au but. - Faut qu’on chopes ces salauds. T’es partant ? Norman avait regardé Stéphane d’un seul coup grave. - Ils sont où, ces fils de putes ? - Place de l’Europe, retranchés dans les ruines de la boucherie. - Les gars, brandissez vos sabres ! Stéphane en restât bouche bée, chaque type qu’il prenait pour la lie de l’humanité sortirent des poings américains et se mirent à courir vers les couronneries. Stéphane eut du mal à les suivre. Bientôt un brasier se fit voir. Des hommes invectivaient les forces de police du quartier. La situation était à la limite de dégénérer. Quand ils arrivèrent, Normann fit signe de rester en stand by. - Lequel d’entre vous est Jean Bousquet ? Bousquet sortit du rang avec sa batte de base ball. - Moi. Qui le demande ? - Un sauvage. Je viens récupérer une femme et sa fille. Et m’excuser. - Vous êtes responsable de ce bordel, de la mort d’un honnête citoyen et vous voulez que je vous excuse ? Allez au diable ! - Ce n’est pas de cela dont je veux m’excuser. Mais de cela. Il baissa son sabre et les cinq soldats qui le suivirent entrèrent comme dans du beurre dans la ligne de défense de Bousquet et ses hommes. Bordel. Ils allaient tuer tout le monde. Un deux tons vint stopper le carnage. Jean. - Ici la Police. Veuillez tous poser vos armes. Chacun regarda l’autre puis les trois S.U.V. dont les portières cachaient à peine les canons de snipers. Comprenant leur situation, il s’exécutèrent. Et le métal fit un bruit de cristal en heurtant le bitume. Tous étaient amochés. Tous étaient à bout de souffle. Tous étaient absorbés par leur adversaire. Si bien qu’ils ne virent pas Stéphane se faufiler parmi eux et coller deux pains au deux vieux qui retenaient Aïsha et Jasmine. - Vite, suivez moi. Ils ne mirent même pas trente secondes avant de rejoindre l’arrière des S.U.V. et de tomber dans les bras de Karim. - Merci, Stéf. Devant eux, les hommes se voyaient les uns après les autres passer les menottes sans qu’aucun ne bronche. Quand se fut le tour de Normann Diakité, celui ci fit un clin d’œil à Stéphane. Du genre, ça fait du bien de taper et de se faire justice. De l’autre côté de la ligne, Jean Bousquet avait le même sourire. Il ne lui fit aucun clin d’œil mais semblait déjà évaluer sa sortie au téléphone.
L’esprit de famille - 17
L’ANTIDOTE
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