L’odeur de merguez et de côtelettes d’agneau emplissait le jardin de Aïsha et Karim au point d’avoir fait rappliquer leurs voisins. Tous n’avaient eu d’yeux que pour Jasmine, tout sourire comme d’habitude. Dans un coin Normann Diakité dégustait un sandwich merguez sauce samouraï avec ses hommes sans oser se mêler aux autres. Tous étaient là. Même Franck Ducret qui était arrivé avec les hommes, anciens et à nouveau nouveaux du commissaire Favreau. Le ménage avait été fait au commissariat central après la nuit de la semaine dernière. Quant à Jean bousquet et ses amis, ils n’étaient bien évidemment pas là. Mais ils étaient libres et soumis au fisc. Autant dire que leurs nuits avaient du être courtes depuis vendredi dernier. Mais ce samedi soir, tout le monde savourait. Rose et Stéphane étaient en grande discussion avec Aurélien sur la montée du PB en Pro B. Un exploit pour tous. Un feu de paille pour Stéphane. Quant à Noé il n’osait guère se mêler aux autres. Il sirotait son mojito seul face au Clain et aux trains qui passaient. Karine et ses filles étaient partis pour le week end chez son père. - Ca va mon pote ? - Oui. Et toi ? Tu savoures ? - Je savoures quoi ? Le fait que ma fille et ma femme aient failli y rester à cause de la République ? Ben oui. Je savoure. Et tu devrais en faire autant. Elles reviennent quand ? - Demain. Je vais les chercher à 17 heures. - T’as des nouvelles d’Ibrahim ? Noé n’eut pas le temps de répondre les hommes de Jean couvrant d’un vacarme que seuls les policiers et les pompiers étaient capables de faire. De son côté le commissaire baissait la tête, comme gêné par cet accueil. Karim posa une main dans le dos de son ami qui lui rendit son accolade et se dirigea vers le commissaire. Au passage il arracha littéralement sa fille des bras de Victoire, sa voisine du dessus et s’avança pour lui tendre. - Je parie qu’elle vous sourit. - Je crois qu’elle sourirait au Diable. - C’est comme ça qu’on désarçonne les plus durs, non ? - Alors elle a tout pigé. Le commissaire prit le paquet que lui tendait Karim et ne put s’empêcher de faire quelques babillages avant d’entendre ce qu’il n’aurait jamais soupçonné. - Quoi ? Quoi Jasmine ? - Tonton ! Tonton yean ! Les hommes du commissaire éclatèrent de rire. - Vous voila chargé de famille commissaire !
L’esprit de famille - 18
L’ANTIDOTE
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