Aurélienétaitenpleinepérioded’examendepuisdeuxsemaines.Stéphanes’était renseigné,pourl’instantilétaitsatisfaitdecequ’ilavaitpassé.Restaitplusquedes orauxsurlamacroéconomieetlagéopolitiquedesressourcesénergétiquesetilseraiten vacances.Autantdireque,bienqu’ilsoit6hdumat’etquelesoleilselevait doucementsurunenouvellejournéechaudeetsèche,Stéphanen’avaitpasdedoutequeson employé devait turbiner bien avant que lui ne se soit levé.Il passa avenue Hoche prendre son pain.- Salut Hicham. Comment va ?- Comme un gars qui est heureux d’avoir la clim’.- Tu m’étonnes. Bonne nuit.-Merci.Jet’aimisdesviennoiseries.C’estpascequejefaisdemieuxmaisjemesuis dit que tu pourrais faire des paniers petit déj’.- Oh. Sympa. Je vais tenter.-Tiensmoiaucourant.Siçamarcheaveccettecamelotejetefourniraisdelameilleure came.- OK. Bonne nuit l’ami.- Tiens moi au courant. Merci. Bon courage à toi. Au fait t’as la clim’ ?- Pas avant septembre….- Merde. Ben penses à boire souvent.- Comptes sur moi. A demain.- A demain.EtHichamdeluitendresonsacàpainainsiqu’unecagettepleinedecroissantsetde painsauchocolatavantdedisparaîtredanssonlabopourmieuxrejoindresonappartement juste au dessus. Ilsn’avaientpasparlébienlongtempsmaissuffisammentpourquelesoleilsoitdéjàen traindebrilleretlatempératuredéjàentraindegrimper.Unefoissurlepasdu commerced’Hicham,lachaleurlesaisitetils’engouffradanssonberlingo,sacamelote chargéeenmettantlaclim’àfond.Autantdirequecelaneservitàrienletempsde rejoindre l’avenue de la Fraternité à 4 pâtés de maisons.- T’es en retard.- Salut Caro. Désolé- Oh c’est pas pour moi c’est pour tes tomates. T’as pensé au brumisateur ?- Non. J’ai peur que ce soit pas très économique. Ni très écolo.-Cequin’estpaséconomiquec’estdeperdredesproduitsfraisetbioparcequetun’en prendspassoin.Etcequin’estpasécolo,ehben,c’estd’enjeterlamoitiéchaque fois.- Arguments imparables, Caro. A la semaine prochaine.- Ouais. Bises à Rose.IlsaluadelamainCaroquilançaitsonexpertverslarocadeenluifaisantsigneet, unefoislePeugeotpartisurl’avenueduTiersÉtat,ilregardalestroiscagettesde salades,detomatesetdespremiersfruitsdelasaisonenl’occurrencedesfraises.Ilen boulottadeux.Ellesétaientdélicieuses.Maisnesevendraientpascommeça.Ilouvrit son rideau et fut saisi par la relative fraîcheur de son bouclard.Peut être la journée ne serait pas si terrible.LetempsdetoutmettreenplaceetMadamePicassoulesaluait.Ilremarquaqu’ilavait oublié d’éteindre la lumière la veille.-Allezyservezvous,jevousoffredeuxcroissantsetvousrecommandelesfraises, Madame. J’éteins la lumière et je suis à vous.IllaissaMadamePicassouscruterlesfraisesetcomposalecodedesapanicroomqui s’ouvritetileffectuamachinalementlamiseenroutedesonsystèmedesécurité.Ce n’estqu’ensortantqu’ils’aperçutqu’iln’étaitpasseul.Passeuldanslapanicroom. Coincé dans la pénombre, il reconnut sans difficulté un mort.Jean.Putain.Sa chemise contenait difficilement une blessure au niveau du flanc droit.- Bordel ! Jean ! Vous êtes en vie ?- Oui mais pas pour longtemps si vous ne m’aidez pas.- Je vous emmène à l’hosto de suite. Vous arrivez à marcher ?-Oubliezl’hosto,Stéphane.Fautqu’oncaused’abord.Qu’oncausetouslesquatre. Appelez les autres, s’il vous plaît. Pour moi.e.