- Jean a raison. Tout est bidon. - Sûr comme ma couv’ K. Karim regarda son beau frère et ne vit que l’authenticité de ce qu’il lui disait. Depuis ces derniers temps, même ses plus proches amis étaient soumis à la question de la confiance. Sans doute parce que Jean était revenu d’entre les morts. Et qu’il leur avait dit que le combat ne faisait que commencer. Parce que la République était menacée. La République. Menacée. Si Karim n’avait pas réussi à le convaincre de se faire recoudre par un de ses anciens potes internes, il aurait rigolé. Rigolé franchement. - Bon. OK. Mais le visage tu peux le déchiffrer ? - C’est de la camelote c’est vrai beauf mais c’est ce qui se fait de mieux en terme de camelote. Tu veux qui se cache derrière ce visage ? Vas voir George Lucas à Marine County. Moi je peux rien pour toi. Plus maintenant. Il va falloir que vous repartiez du début on dirait. - Non. Loin de là. - Hein ? - Moins t’en sais mieux c’est. Hakim fut trop content de lever les mains en signe de reddition et d’effacer toute trace des fichiers de Karim de l’ensemble de son dispositif informatique. - Comment va ma nièce ? - Je pense que ce sera une optimiste. Elle sourit tout le temps. Un vrai bonheur. L’autre soir Rose est venue la garder pour que l’on puisse aller voir Juliette avec Aziz. Quand on est revenu, elle ne voulait pas nous la laisser. - C’est parce que votre amour est sincère. A tous le deux. - Ma fille et moi ? Évidemment ! - Nan ‘bruti ! Celui qui vous unit ma sœur et toi. Et elle baigne dedans. Vous vous engueulez souvent ? Karim dut marquer une pause pour réfléchir. Depuis quand ne s’étaient ils pas engueulés Aïsha et lui ? Il ne s’en souvenait pas. - Je sais plus. - C’est ce que je te dis. Elle baigne dans votre bienveillance. Et vous en récoltez les fruits. Merci K. Merci de prendre soin de ma famille. Maintenant tu dégages avec tes saloperies et tu parles de moi à personne pas même à Jean. OK ? - Merci beauf’. D’ac. Karim ferma la portière de sa Sandero avec l’image de son beau frère en djellaba dans le rétro. Quand il récupéra la banlieue pictave le visage souriant de sa fille finit par laisser la place à quelque chose de plus urgent. Une manipulation. On s’était servi de Saurier pour … Pourquoi ? A suivre ce que les polars disaient, le crime profitait à Henri Tournier. Nan. C’était trop évident. Trop peu pour de tels risques. Et la qualité médiocre du montage ? Et le fait que Jean soit toujours en vie ? Une seule chose venait en tête à Karim. Ils s’agissait de gens particulièrement dangereux. Particulièrement dangereux et ambitieux. Mais qui ne savaient pas faire. Cela lui donna une donnée cruciale. Oui. Ces types ne savaient pas se salir les mains. Et ne disposaient pas des ressources pour cela. Ce qui en faisaient des idéalistes. Des putains d’idéalistes. - Jean ? - Alors ? - Vous aviez raison. - Merde… - Non j’en suis arrivé à une conclusion qui pourrait nous être utile à propos de tout cela. - C’est à dire ?
La Foi fait la Force - 03
L’ANTIDOTE
>>
<<
O2
+
+
+