- Vous êtes sûr ? Jean regardait, dans la panic room exiguë de Stéphane, Noé avec une tonne d’interrogations dans les yeux. Comme si ce qu’il lui avait révélé ne coïncidait pas avec ce qu’il pensait. Noé avait découvert avec l’aide de Hakim et son mouchard vers les fonds de Gala Picard se dirigeaient. Et à priori ce n’était pas le chemin que Jean Favreau avait envisagé. Des 250 000 000 000 de sa fortune une partie était bien partie arroser les acteurs de la mort de Rabotin mais une partie plus importante, bien plus importante s’était dirigée vers les associations environnementales. Une en particulier. Blue Shepard. Une association qui sensibilisait sur les impacts de la vie occidentale sur la faune et la flore aquatique. Curieux. Curieux quand on savait que la mer était à plus de 2 heures de Poitiers. Alors Noé avait creusé. Il y avait une chose que La Rochelle n’avait pas par rapport à Poitiers. Une Préfecture. Le siège d’une antenne de la Nouvelle Aquitaine. Autant de lieux faire pression. Et puis Noé avait cherché à connaître Blue Shepard. C’était une organisation mondiale. Présente sur les cinq continents. Qui avaient réussi à faire payer le gouvernement australien pour l’altération de la barrière de corail. Avec ce qu’il avait appris de Jean sur les techniciens du Chaos, cela semblait logique. Cette femme visait à déstabiliser le gouvernement français en finançant ses plus fidèles opposants. Ainsi ne fut pas sa surprise lorsque Jean lui dit que cela ne collait pas. Ne collait pas du tout. - Ces types ne sont pas de la même engeance. Y’a un truc qui ne va pas. Pas du tout. - Comment ça pas de la même engeance ? Ce ne sont pas des techniciens du Chaos ? Tout semble l’indiquer pourtant. La même idéologie. Les mêmes méthodes. Le même but. Jean baissa la tête et porta une main sur son flanc blessé en cherchant sa vapot’. Il tira deux bouffées et continua à faire les cents pas, muet. Sur l’écran de la panic room, Noé saisit un geste de Stéphane et le regard d’Aurélien. Ils étaient en danger. Il fallait qu’ils sortent. - Venez commissaire. On est en danger. Jean Favreau leva le regard sur Noé puis sur l’écran et comprit que la Police venait d’entrer dans le bouclard de Stéphane. Il emboîta le pas de Noé et fut ébloui par le soleil pictave. Comme Noé refermait la porte il avança jusqu’à un banc au niveau de la tyrolienne du Parc de Saint Eloi. - On ne craint rien ? - Non, Noé. Ici l’air est libre et seuls des drones pourraient nous emmerder. Noé leva les yeux vers le ciel mais n’en vit aucun. - Qu’est ce que vous voulez dire par « ils ne sont pas de la même engeance », commissaire ? Jean Favreau baissa la tête en soupirant. Il tira une bouffée de vapot’ et plongea son regard dans celui de Noé. - C’est là où tout a foiré. Tout a foiré pour nous. - Comment ça ? - On était partis depuis un bon bout de temps sur les lobbys. Mon adjoint, Florent Ducret avait relevé des fait suspects et des indices concordants, sur le financement des ONG qui se trouvaient sur les terrains d’émeutes en France. Gilets jaunes. Climat. Retraites. Une force semblait se cacher dans l’ombre pour obtenir ce qu’elle voulait de la Commission Européenne via le veto français. Une sorte de chantage. - Quoi ? Obtenir quoi ? - Plus de déréglementation. Plus de libéralisme. Plus de fric. Encore. Encore et encore.
La Foi fait la Force - 05
L’ANTIDOTE
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