Stéphane était allé rapidement prendre une douche. Histoire de se laver les yeux et de sentir autre chose que la cannabis et la merguez. Il était à peine huit heures et le soleil était déjà méchant. Bordel. Il ne savait plus où il en était. Un policier qui se branle sur des fakes. Le commissaire de la ville qui l’accueille au milieu de la nuit. Et cette façon si particulière de se saluer. Ce n’était pas le salut nazi ou l’invitation trotskiste. Non. C’était un signe de gangster. Alors à quel gang appartenaient ils ? Et pour qui œuvraient t ils ? - La même que les techniciens du chaos, Stéphane. La déstabilisation. Seulement ils ne veulent pas le chaos. Ils veulent le retour du Roi. - Le Retour du Roi ? - C’est ça. Stéphane prit une bouteille de coca dans son stock de frais et but une gorgée. Aurélien le regarda un instant pour savoir s‘il pouvait ouvrir. Il était déjà 6h55 passées. Stéphane lui fit oui de la tête. Mme Picassou entra le sourire aux lèvres. Elle demanda à Aurélien sa baguette et son journal. - Madame Picassou ? - Oui, Stéphane. Comment allez vous ? - Je fais attention. - Vous avez raison. - J’ai une question à vous poser. - Quelle genre de question ? - Rien d’indiscret. Je sais que vous avez connu la guerre et les purges qui l’ont suivi. Le visage de Madame Picassou devint grave. Si grave qu’elle fit signe qu’elle avait besoin de s’asseoir. Aurélien lui porta le fauteuil de la caisse et l’honorable dame put s’asseoir. Elle renifla un grand coup avant de lever son regard dans celui de Stéphane. - Je savais qu’un jour ou l’autre vous m’en parleriez. Vous êtes un gentil. Et les gentils n’agissent jamais sans savoir. - Sans savoir quoi ? - Ce pourquoi vous hébergez un flic mort dans votre cahute. - Mais de quoi vous parlez ? Je voulais juste vous demander si vous aviez eu connaissance dans votre jeunesse de la F… -Oi fait la force. Oui. J’ai connu des adeptes chrétiens aveuglés par leurs croyances. Et quand ils m’ont pris mon Armand en 1944 j’ai su de quel bois il se chauffait. Celui de la haine et de l’endoctrinement. Vous savez quel est le descendant de Louis 16 à même de régner ? - Non. Non je n’en ai aucune idée. - Eux savent. Et ce petit est si précieux qu’il n’existe même pas sur les registres de la République. - Qu’est ce que vous voulez dire ? - Qu’il a de tels ennemis qu’il n’est pas censé exister. Alors il n’existe pas. Administrativement. - Comment le savez vous alors ? - Mon Armand n’œuvrait pas seul. Puis Madame Picassou se leva et pointa les caméras de surveillance. Avant d’apposer son index droit sur sa bouche. - Commissaire ! - Alors vous commencez à comprendre ?
La Foi fait la Force - 13
L’ANTIDOTE
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