Stéphaneposasesmainssursesgenouxettentadereprendresonsouffle.Sondostenait bonmaisluifaisaitunmaldechien.Autourdelui,leursadversairesdumomentse préparaientàpasseràl’attaque.Ilinspiraungrandcoupetallasepostersurle shooteuradverse.Karimavaitpresquelesfessescontreletartan,prêtàbondirpour saisirlaballedeleurmeneur.Derrièreeux,Noécouvraitlecercleetjouaitdescoudes avecceluiquileurservaitdepivot.Ungaillardquiauraiteudavantagesaplacesurun terrainderugbyquesurunplayground.Stéphanesuivitsonadversairequiremontaitpour demanderleballonetneputsuivresonchangementdedirection.Enbackdoor,ilalla faireécransurNoéetpermitàsoncoéquipierdedéclencherunshootà3mètres.Dansle mille. La partie était finie.- Ca va ?- Ouais, ouais ça va.- Ca a pas l’air.- Vous inquiétez pas. Juste c’est fini pour moi aujourd’hui. Trop mal.Ilseposèrenttouslestroissurlebancetrestèrentquelquesinstantssansriendire. Chacunreprenantsonsouffle.Surleterrain,leursvainqueursdominaient.Assezétrange parcequ’ilsn’avaientpasdecapacitésparticulières.Simplementilsseconnaissaient trèsbien,detouteévidence.Etsavaientoùquandetquoifaireaubonmoment.C’était agréable à regarder.- Comment va Eric ?- Mal. Pour ce que j’en sais.Noé et Karim se tournèrent vers Stéphane, surpris.- Mais je croyais que justement les choses s’amélioraient.-Jelecroyaisaussi.Ilsemblaitbiendanssapeaudepuisplusieurssemainesetvendredi dernierilestpasvenu.J’aiessayédelejoindre,envain.Alorsaprèsj’aireçuuncoup de fil de Laborit pour me prévenir.- Il a refait une tentative ?- Non. Enfin pas d’après Rose.- Qu’est ce que Rose vient faire là dedans ?- Elle s’est fait passer pour sa sœur.- Et ?-Etilestdanscequ’ilsappellentunsecteurfermé.Ilauraitdesidéesdélirantes,un discours incohérent et un comportement agressif.- Sérieux ?- Sérieux.Faceàeuxlatendances’inversaitsurleterrain.Lapuissancephysiqueetlatailledu pivotadversefaisaitqu’ilsdominaientàl’intérieuretengrangeaientleslayupcomme Steph Curry les 3 points.Lestroisamisregardaientcerenversementdesituationl’espritcomplètementvide.Comme si ce qu’ils voyaient était étranger à leur réalité.Oui.IlsétaientquelquepartauCentreHospitalierHenriLaborit.Etilssedemandaientbien comment Eric en était arrivé là.- Bon sang, ça ne lui ressemble pas. Il est névrosé. Pas psychosé.- Qu’est ce que ça changer, K ?-Pourfairevite,lespsychosespeuventprovoquerchezlepatientlecomportementquetu nousdécrit.Seulementnousavonsvuqu’Ericn’étaitpassujetàcegenrededélire.Il est plus à ruminer. A déprimer. Et n’a jamais été violent ni délirant.- Ouais donc, ça colle pas.- C’est ça les gars. Ça colle pas.