Stéphanepritunegrandeboufféed’air.Celafaisait48heuresqu’ilpassaitsontempsà répéter la même chose dans une cage qui puait le tabac froid. Non, il n’avait pas cherché à attenter aux jours de Eric.Oui, il savait sa fragilité psychologique.Oui, il le payait comme tout salarié.Non, il n’avait pas fait appel à la MDPH.Non, il ne savait pas pourquoi il avait été hospitalisé.Et non, il ne savait pas comment il était décédé.Tout ça pendant 48 heures. Ca faisait long.Ilréajustasacasquetteetregardal’ordonnancedemiseenexamenetlafourradanssa pochepourprendrelebusquileramèneraitaumagasin.Avecunpeudechancecette journéeneseraitpasperdue.Assissurunstrapontin,ilressortitl’ordonnance. Interdictiondequitterlaville.Devoirdepouvoirêtrejointàtoutmomentsurson portable. Interdiction d’entrer en contact avec Rose.Ca, ça allait créer des problèmes.Ildescenditdubusenfinissantdevoirqu’ilnepouvaitmêmepasreprendresonactivité et que ses comptes étaient gelés.Comment il allait faire pour manger ?Question idiote mais terriblement angoissante. Il passa devant son bouclard et regarda le rideau avec le graff de Zep. - Bah alors mon vieux, tu a mis la clé sous la porte ?Tim, le regardait les yeux autant inquiets qu’interrogateurs.- J’espère pas.- Bordel, qu’est ce qui t’arrives ?- Je peux pas en parler.- Ah merde. C’est grave ?- J’espère pas.- Bon, bon. Ben tu sais où je suis au besoin.- Merci, c’est sympa. Bon courage.- A toi aussi.Son téléphone vibra comme Tim rentrait dans sa boulangerie.Rose.« Alors ? »Ilsentitsagorgeseserrer.Ilnepouvaitpasrépondre.Ilnepouvaitpasluiparler.Il nedoutaitpasquesontéléphoneétaitsurécoute.Etquelamoindreincartadel’enverrait droit à la Pierre Levée.Pourtant, il fallait qu’il parle.Mieux.Il fallait qu’il se défende.Maintenantvautrédanssoncanapé,sonthéentraind’infuser,ilfaisaitdéfilerles contactsdesonsmartphone.Pasgrandmondeàquiparlerdetoutça.Encoremoinsenqui avoirconfiance.Ilavaittellementverrouillésoncerclederelationsquedeuxminutes luisuffirentpourserendrecomptequ’ilavaitpeuderessource.Vraimenttrèspeu.En faitiln’enavaitqu’une.Etcen’étaitpasquelqu’unquirisquaitdesemontrer compliante.Camille.Camille Monchaud.La fille de l’ancien commissaire.Qu’ilavaitfaitcondamné.Qu’ilavaittraquéetavaitbafouél’honneur.Karimluiavait ditqu’elleétaitéducatricespécialiséemaintenant.Maiselleavaitfaitunepartiedu cursusdeDroitàPoitiers.C’étaitsameilleurechance.Ilpritsoncourageàdeuxmains et lança l’appel. Elle décrocha presque instantanément.- Stéphane ! Comment allez vous ? Ca fait plaisir de vous entendre.- La réciproque est vraie. Tu as l’air d’aller bien.- Oui. Je ne me plains pas. J’ai trouvé ma voie. Je vous remercierai jamais assez.- …- Qu’est ce qui se passe ? Vous avez des soucis on dirait…Stéphane prit une grande inspiration et lui déballa dans le détail toute son histoire.