- Vous saviez que c’était sa mère, n’est ce pas ? Vous saviez qui accusait Stéphane ? Ne me mentez pas Rabotin. - Vous êtes trop impliqué dans cette histoire Ouedraougo. - Et alors ? - Je vous renvoie la question. Et alors ? Qu’est ce que cela change ? Une plainte a été déposée pour commanditation de meurtre contre votre ami. Nous ne faisons que notre boulot. Je vous demande rien d’autre. - Mais vous savez que c’est faux. Vous le savez. - Mon avis n’a aucune valeur juridique. Faites votre boulot. Point barre. Au revoir Ouédraougo. Et il avait raccroché. Noé resta bien une demi minute avec l’appareil contre son oreille. Bon sang. Qu’est ce que cela voulait dire ? Stéphane n’avait jamais voulu la mort d’Eric. Jamais. Mieux. Il avait voulu l’aider. Il n’y avait plus qu’à espérer qu’il ait un bon avocat. Noé soupira d’impuissance et regarda par la fenêtre. Morne plaine. Seuls quelques locaux traversaient la place. Tout était si calme. Tout était si tranquille, si paisible. Cette ville avait vraiment le don de garder secret ou inaccessible ou les deux les enjeux qui la sous tendaient. Oui. Les enjeux. Pourquoi la mère d’Eric ne s’était pas manifesté lorsqu’il s’était immolé ? Pourquoi ? Pourquoi se manifestait elle maintenant ? Qu’est ce qui la motivait ? Oui. C’est ça. Renverser la table. Se mettre à la place de l’ennemi. - Zyad, Jérôme dans mon bureau. Tout de suite. Les deux homes arrivèrent dans la seconde ; le regard interrogateur. Ils savaient que lorsqu’ils les convoquaient comme cela, Noé avait quelque chose de primordial à traiter. Une urgence. - Les gars, toutes vos ressources sur Gala Remond Picard. Je veux tout savoir de ses avoirs. De ses ressources et de sa vie. Maintenant. - Légal ? - Non, Jérôme. Tout ce qu’il y a de plus illégal. Ca vous pose un problème ? - Euh… - OK. Voici mes codes. Toutes vos recherches faites les sous mon nom. C’est urgent. Ok pour vous. - Oui patron. - Oui boss. - Parfait. Alors au boulot. Traquez moi cette chienne. Les deux subalternes ouvrirent de grands yeux ronds devant le ton et les propos de leur chef plus souvent à apaiser les tensions qu’à les attiser. Il sortirent aussitôt. Noé, lui, était déjà passé à autre chose. Le butin. Il farfouilla de droite et de gauche et finit par tomber sur les avoirs d’Eric bloqués, déjouant la vigilance de la police et se mettant davantage en position de hors la loi. Il trouva une somme de 500 000 €. Énorme. Suffisante pour perpétrer un meurtre. Langlet avait été implicite mais Noé avait bien compris. De toute évidence Eric avait été assassiné. Et le fait qu’il ait désigné Stéphane comme son légataire pointait directement vers lui. La question n’était pas de savoir qui, alors. Mais par qui ? Et le seul qui pouvait lui permettre de savoir comment on pouvait tuer quelqu’un dans un hôpital n’avait qu’un nom. Karim.
Le gardien - 09
L’ANTIDOTE
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