Noé attendait la réponse de Rose à son mail. Des deux bureaux face à lui, il attendait cette satanée adresse. Il avait roulé à tombeau ouvert, un œil dans le rétro jusqu’à se perdre dans les ruelles de Montmidi avant de retrouver un semblant de calme. Mais Ziad n’avait pas rappelé. Alors il était retourné à l’agence. Là, Ziad lui avait expliqué qu’il avait bien retrouvé un adresse à Monte Carlo. Mais que la maison venait d’être vendu. Par la mère Picard. Voilà. Le mobile. C’était une bourgeoise défroquée. Et chaque centime était bon à prendre. Quand le mail de Rose tomba, il se demandait comment cette mégère (bien qu’il ne la connaisse pas il l’imaginait vieille ridée et recouvert de fard) avait réussi à pénétrer de nuit dans un hopital. « J’ai confirmation. Notre ami a entendu la même chose que toi. Il ne faut pas s’attarder. Et suivre qui de droit. R. » Voilà qui était explicite. Noé effaça immédiatement toute trace du courriel de son ordinateur puis prit son manteau et ses cléfs de voiture. En chemin, il passa la tête dans les bureaux de Ziad et Jérôme avec une seule et même consigne . - C’est bon les gars. Reprenez votre vie. Et effacez moi toute trace de vos investigations. Ceux que l’on traque sont puissants. Les deux hommes lui firent un signe de tête. Ils savaient tous les deux que si leur patron leur disait puissant, cela voulait dire dangereux. Alors ils ne traînèrent pas à mettre à exécution son ordre. Noé prit le temps de réfléchir qu’une fois assis au volant de son Captur. Le temps de savoir par où commencer. «  Suivre qui de droit ». La propriété. Le gardien. Voilà par où commencer. Il réfléchit une dernière fois s’il devait prévenir Karine. Il savait qu’il l’impliquerait inévitablement en lui parlant de ce qu’il s’apprêtait à faire. Et ils savaient que ce genre de personnes adoraient se servir de tous les moyens de pression à leur disposition. Il laissa donc son portable sur le siège passager et s’engagea vers la Porte de Paris. Il avait choisi de brouiller les pistes et se retrouva à portée de vue du chemin forestier qui l’intéressait une bonne heure après avoir quitté la place Coïmbra. Soit le double de chemin. Mais au moins était il sur que personne ne s’était mis dans sa trace. Là, il regarda l’heure, 18h30. La nuit était tombée. Il sortit sa vapot’ et se mit à la considérer comme un anti somnifère. Le temps passa sans que rien ne bouge. Même les voitures semblaient avoir disparues après minuit. Petit à petit l’engourdissement le gagnait. Et le doute. Et si… Et si ils faisaient fausse route ? Et si cette femme était vraiment une bonne mère qui réclamait justice pour son fils ? Il n’eut pas le temps de réfléchir plus avant. Un range rover couvert de boue sortit du chemin et remonta vers lui. Merde. Merde de merde. Il se jeta sur le siège passager et alluma ses feux de détresse. Le range rover ne ralentit même pas. Une fois qu’il eut disparu de sa vision Noé enclencha la marche avant et commença à suivre qui de droit. Le meilleure moyen de rattraper Monte Carlo, c’était de filer vers Limoges puis de rejoindre l’autoroute du Massif Central puis l’A7. Mais le Range rover prit une toute autre direction.
Le gardien - 15
L’ANTIDOTE
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