Cela faisait bien deux semaines qu’ils ne s’étaient pas retrouvés. Il avait fallu un temps plus clément, des jours plus long, un nouvel employé et le solde de tout compte pour qu’ils se retrouvent au Jardin des Plantes. Bien évidemment rien ne s’était passé comme prévu. Karim, Aziz et Juliette s’étaient fait appréhender à la descente de leur TGV par le commissaire Langlet en personne. La suite avait été vite plié. Juliette reconnaissait le meurtre d’Eric Picard. Elle reconnaissait avoir besoin de soin. Langlet l’avait envoyé à Vivonne. Évidemment. Aziz était au fond du trou depuis. Stéphane avait trouvé la taupe qui l’avait propulsé au rang de suspect. Une certaine Emeline Vergès, fille de Raymond Vergès, gardien de la propriété de Mme Picard et de tous ses biens. Mais de toute façon cela n’avait plus d’importance. Parce que Noé l’avait attrapé. Et que la police de Bordeaux l’avait attrapé lui. Deux heures dans les bureaux luxueux de la crim’ bordelaise et il était ressorti libre. Et avait trouvé Rabotin qui l’attendait. Ensemble ils avaient procédé au versement selon les volontés de Feu Eric Picard. Quant à sa mère, elle devait être en Russie ou dans un quelconque pays au ban des nations unies. Ruinée. C’est ce qui les avaient consolés. Alors que Stéphane lassait ses chaussures en regardant les joueurs du terrain bleu, Noé faisant quelques étirements, il vit Karim arriver enfin. Un grand sourire barrait son visage. - Ben dis donc, que nous vaut ce semblant d’émotion ? - Ils l’ont transféré. Ils l’ont transféré à Laborit. Et Aziz pourra la voir quand il veut jusqu’au procès. - Top. Noé lui adressa un pouce levé sans rien dire de plus. Parce que c’était grâce à lui tout cela. Langlet s’était souvenu qu’il lui en devait une. Et Noé avait fait plus que l’aider. Il avait fait ce que ses équipes n’avaient su faire. Faire les liens. Alors le pacte avait changé. Et c’était le commissaire qui en devait une à Noé. A eux trois en fait. Et il avait tenu parole. Il avait pris son temps. Mais il l’avait tenu. En entrant sur le terrain avec ses deux potes. Il se sentit libéré lui aussi. Prêt à en découdre. Et il voyait dans le regard de ses deux potes la même détermination. Ça allait saigner ce soir.
Le gardien - 20
L’ANTIDOTE
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