Lesconversationsallaientbontraindanslasalledepausedesurgences.Mêmes danslescouloirs.« Alorscommeçay’enaquiontétéforcé ?Nonc’estdesgensquiles jalousaientqu’onttoutfaitfoiré »etc...etc…Karimneprêtaitguèreattentionàtous cesragotsétayésparriend’autrequelarumeurpopulaire.Ilpréféraretournervoir l’aviateur. Il franchit le sas des lits portes et trouva sa chambre désinfecté.Parti.Déjà.Il n’alla pas plus loin que le lit d’à côté pour en savoir plus.- Bonjour, je suis l’aide soignant d’après midi. Comment vous sentez vous ?- Toujours mal au ventre, sinon je crois que j’ai repris à un rythme normal.- Bonne nouvelle. Vous m’autorisez à palper votre ventre ?- Allez y.L’hommerelevasachemised’hôpitaletdévoilaunventregonfléethypertendu.Signe potentieldemalnutrition.Quandillepalpa,plusprécisémentauniveaudupelvis,aucune réactionousignededouleur.Celaconfirmaitlepire.L’hommerabaissasachemiseet regarda Karim comme s’il allait lui dévoiler les secrets de l’univers.- Vous allez à la selle ?- Oui. Oui une fois par jour.- Bien tout cela va rentrer dans l’ordre. A quand remonte la dernière prise de sang ?- Ce matin.-Trèsbien.Onvasuivreceladeprès.Pasdepertederepèreoudedifficultéàordonner vos pensées ?- Non, Non, rien de tout cela. A vrai dire je me demande ce que je fous toujours là.- Pourquoi ?-Parcequesijesuisdénutri,c’estbiençahein ?Jesuismalnutrioudénutriouje saiscommentvousdites,y’auneraison.Etellesetrouvepasici.Niparmilesmembres de l’expédition.- Qu’est ce que vous voulez dire par là ?-Jouezpasauxinnocents.J’aidesoreilles.Voscollèguesarrêtentpasd’enparler. Y’avaitforcémentquelqu’unquiestvenufoutrelamerde.Etjeveuxsavoirquic’est.A vrai dire j’ai ma petite idée.- Je vois.- Je vois ? Vous voyez quoi ? Rien, comme les autres.-LepsychologuequelavilledePoitiersamisàvotredispositionvousaiderait certainement à y voir plus clair. Je vais lui demander de passer vous voir.- Laissez tomber. Je me barre.-VousavezencorebesoindesoinsM.Dagnan.Jemedoisdevousinformerquevousrisquez des troubles graves si vous ne restez pas en observation avec nous.- Vous êtes autorisé à me retenir ici ? Vous avez le pouvoir de m’obliger à rester ici ?- Non. En aucun cas.- Alors je me barre et je vais vous prouver que j’ai raison.- Il faut d’abord que vous signez un document.- Putain, quel document encore ? J’ai l’impression de ne faire que cela depuis 48 heures !- Un document qui précise que vous sortez contre avis médical.- Ok, ok, amenez moi ça que je foute le camp.- Je vais chercher l’interne.- Quoi ?Karim sortit en le laissant perplexe et ouvrit son dossier.Didier Dagnan.Agriculteur.86300 La Puye.- Jeff ? Jeff !L’internelesyeuxrivéssurunebondescannersetournaversKarimetleregardaavec toutelafatiguedesespossédésdel’hôpitalquesontlesinternes.Illuisemblaqueses cernes s’agrandissaient sous ses yeux.- M. Dagnan veut sortir contre avis médical. Voilà le bon. Tu pourras y passer ?