Noé s’était mis en tête de découvrir ce que manigançait réellement l’association d’ATT Quart Monde. Il voulait savoir ce que ces gens faisaient réellement. Et pourquoi il avait été aussi vite éconduit par le service d’ordre de Romain. Stéphane s’était montré évasif. Karim était avec ses morts et ses démons. Il ne pouvait compter que sur lui. Il ne voulait compter que sur lui. Alors, il prit son courage à deux mains et composa le numéro qui figurait sur le profil de l’asso sur son PC. - ATT Quart monde, bonjour. - Bonjour, je voulais savoir si vous proposez des hébergements. Enfin je veux dire si vous pouvez m’aider à dormir. - Bien sûr, je vous passe notre responsable logement. Ne quittez pas. Un responsable logement. Une hôtesse d’accueil digne de Novotel. Ce n’était pas ce qu’il avait vu. Ce qui voulait dire que ceux qui tenaient réellement l’asso ne voulaient pas être vu. Bordel. - Oui. Allo ? - Pardon monsieur. Je cherche un logement. - Vous vivez sur Saint Eloi ? - Oui, avenue Hoche mais Ekidom ne veut plus me louer. - Ah. Ne vous inquiétez pas. Vous avez une femme ? Des enfants ? - Non, je suis seul. - Bien venez à 12h30 au 2 bis avenue du Tiers Etat. - C’est tout ? Je vais rien payer ? - Nous sommes une association caritative qui prend en charge votre hébergement, ne vous inquiétez pas pour l’argent. Vous avez un travail ? - Non. - Très bien. A tout de suite. Prenez vos affaires si vous en avez. Vous en avez ? - Ben… - On fera le point ensemble. - Merci m’sieur. Le téléphone raccroché, Noé regarda si son portable était chargé et, en passant, dit à Jocelyne qu’il serait de retour pour la réunion de 14 heures. Puis il monta dans son captur et appela Karine pour lui dire qu’il ne pourrait pas manger avec elle à cause de la réunion. Elle tiqua mais ne dit rien de plus. Arrivé avenue du Tiers Etat il vit que l’homme était déjà là. Il remonta l’avenue de la maison de quartier, retira tout signe de richesse et renversa son café sur son jean puis decendit à pieds avec son sac de sport. - Bonjour, c’est moi qui vous ai appelé. - Bonjour, Romaric Dufourneau. Venez. Dufourneau, propre sur lui, la barbe de hipster en plus et deux énormes anneaux dans les lobes d’oreilles le précéda et ouvrit la porte de l’immeuble puis de l’appartement au deuxième étage. Il était assez vaste et une odeur d’épice flottait dans l’air. Bientôt il en vit l’origine dans la kitchenette une femme dans ses âges ou un peu plus jeune préparait un plat créole. - Vous voulez voir votre chambre ? - Ça gêne pas la dame ? - Ça ne vous fait rien d’avoir de la compagnie ? - Non, non. Mais je veux pas déranger. Dufourneau arrêta alors son geste et prit le regard condescendant de tous ces types qui croient faire le bien quand ils ne font qu’entretenir la misère. - Ne vous inquiétez pas, nous sommes pour vous aider. Elle vit comme vous. Vous serez moins seul comme ça.
Un nouveau Saint Eloi - 17
L’ANTIDOTE
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