LecommissaireGeoffroyLangletavaitfaitdubureauducommissairedivisionnairedela PolicedePoitiersunendroitaustère.Decidelàsurlesmursdestableauxgrisblancet noir masquaient difficilement le côté impersonnel qu’était devenu le lieu.Enyentrant,Stéphane,NoéetKarimenfurentimpressionnés.C’étaitàvousglacerle sang.- Messieurs.- Commissaire.- La situation à Saint Eloi est sous contrôle. Vous n’êtes pas de mon avis je suppose.Lecommissairelisaitdesfeuillesqu’ilsignaitlesunesaprèslesautres,commeune machine.Unemachinebienrégléeetpourvued’intelligence.StéphaneetKarimn’étaient pashabituésàcegenredecomportement.Aussisefirentilssilencieux,pournepasdire pantois.Noé,lui,connaissaitcettetechnique.L’indifférence.Lesresponsabilités.Alors il ne tourna pas autour du pot.-SaintEloiesttoutsaufsousvotrecontrôle.Etjesuissûrquecessignaturespeuvent attendre commissaire.- Parce que vous allez me dire ce que je dois faire peut être.-Oui.Carrément.IlsepassequelquechoseàSaintEloi.Quelquechosequivouséchappe. Et qui m’éclabousse.- Vous ? Le banquier ?- Oui. Moi, le banquier.- Allez y crachez votre valda.Noéregardasesdeuxamisetvitdansleurattitudequec’étaitàluideprendreles commandes. Il pouvait pourtant sentir la colère dans les tics de Stéphane.Putain.Il y avait quelque chose qu’ils n’avaient pas eu le temps de se dire.- Cela concerne l’appartement 218.- C’est quoi ça ?- Ça, c’est un appartement qui sert de planque pour des migrants en situation irrégulière.-Etalors ?Ilsfoutentlamerde ?Non.Lequartierestpacifié.D’ailleurs,Peyroux qu’estcequevousfoutiezaumilieudelanuitaveclechefderéseaudecocaïnedeSaint Eloi ?NoédutposerunemainsurlebrasdeStéphaneavanrtqu’ilneluisauteàlagorge.Mais c’était trop tard.-Putainmaisvousvousprenezpourquienculédecowboy ?Toutcequevousavezréussi c’est à durcir la vie du quartier. Vous feriez mieux d’écouter mes potes pauvre bâtard.-Insulteàundépositairedel’ordrepublic.Voilàuneentréeenmatièrepourlemoins explicite.Et l’arabe, il a quelque chose à dire ?Karim regarda ses sneakers et dodelina de la tête comme pour dire non. C’était clair.Il ne voulait pas que la police s’en mêle.Il avait autre chose en tête.Quelque chose qu’il ne leur avait pas dit.Et qu’il ne voulait pas lui dire.Parce que ce commissaire était un enfoiré de psychorigide.Cela se voyait dans son bureau impeccable. Cela se voyait dans sa barbe fraîchement taillée.Laquestionqu’ilseposaitétaitdesavoirpourquoicetypesetrouvaitàPoitiersetpas à Argenteuil.Il releva la tête et fit signe à Noé de garder le silence d’un mouvement de main.Le vrai chef c’était lui en fait, Stéphane et Noé le découvrait et ils en étaient heureux.Parce qu’il n’avait jamais une parole plus autre que l’autre.Parce qu’il savait quand l’ouvrir et quand se taire.Parce qu’il connaissait la nature humaine.Et ses éléments les plus délétères.- Non. Non monsieur le commissaire. Nous sommes désolés de vous avoir importuné.