- Patron, j’ai reçu un truc bizarre, vous avez cinq minutes ? - J’arrive. Dans 5 minutes dans votre bureau, c’est bon pour vous ? - Nickel. Noé regarda Ziad s’en retourner et disparaître dans son bureau. Encore une bizarrerie de l’un de ses clients sans doute. Rien de bien grave de toute façon. Il posa un regard sur le marché qui battait son plein et décida de finir le mail pour Rabotin. Un de plus. Un de plus pour forcer cette satanée direction à leur demander des statistiques sur des produits qu’ils ne pouvaient pas vendre. Ils avaient gagné une bataille mais pas la guerre de toute évidence. Alors il en remit une couche et conlua sur un cinglant « Je vous souhaite de finir par comprendre notre position et la nature de notre clientèle » La formule de politesse réduite au minimum, il relut le texte et l’envoya. Noé ne se faisait guère d’illusion. Ils ne changeraient pas. Et l’hémorragie avait commencé. Malheureusement, de nombreux chargés de clientèles s’étaient mis à leur compte. Surtout en Creuse et dans le Béarn. Cette alternative dans les territoires ruraux semblaient séduire. Après tout peut-être. Peut-être n’était ce pas un mal sur l’ensemble de la Nouvelle Aquitaine. Il respira un grand coup, un pincement au cœur et alla se changer les esprits chez Ziad. - Alors, qu’est ce qu’il vous arrive ? - Il m’arrive 3 kilogrammes de pièces en bronze. Je les ai pesées. - Ben dites donc, qui est économe à ce point ? - ATT Quart monde. - ATT Quart monde ? - Oui, les gens que vous avez reçu à ma place. - Oh. Et ils vous ont apporté ça aujourd’hui ? Elles m’avaient prévenu, j’ai oublié de vous le dire. Je ne m’attendais pas à un versement de cette nature. Vous avez compté ? - Ben, c’est ça mon problème. Caroline est en RTT. Et je me vois pas demander à l’hôtesse de les compter en même temps qu’elle reçoit les clients, alors… - Je vois, donnez moi ça. Je m’en charge et reviens vers vous. Une question. Vous savez d’où viennent ces pièces ? - Je sais pas. Et d’ailleurs, est ce que cela a une réelle importance ? - Vrai. A tout à l’heure. - Merci patron. Ziad donna à Noé l’énorme pot de pièce de 1, 2, 5 centimes. Il était plein à ras bord. Et il faisait bien ses 3 kilos. Avant de se lancer, Noé finit les planning et les mit en ligne. Il rassembla les dossiers de prêts que Ziad et Jérôme avaient sur le feu en se disant qu’il aurait le temps de regarder ça de près aujourd’hui. Pour une fois, il avait du temps. Il renversa alors les pièces sur son bureau et opta par le classement. Après une heure de tri, il avait fini ses petits paquets de dix pièces. Ne restait plus qu’à compter. Cela ne lui prit pas plus d’un quart d’heure. Pour le premier décompte. 10 000€. 10 000€ ? Non. Impossible. Il reprit les tas, s’assura qu’ils étaient tous composé de 10 pièces. Et retomba sur 10 000€. Bordel. Elles avaient mis combien de temps pour réunir une telle somme avec de telles pièces ? - Justine ? - Oui, monsieur ? - Vous pouvez venir dans mon bureau, j’ai une mission pour vous. - Tout de suite monsieur. La jeune femme, tirée à quatre épingles, entra dans son bureau et ne put cacher sa surprise devant l’amoncellement de pièces sur le bureau de son patron. - Vous croyez que vous allez pouvoir les emballer par 10 ? - Par 20 pour les 1 et 2 centime et par 10 pour les 5 centimes. C’est comme ça normalement. - Alors parfait. Quand vous aurez fini, apportez le tout à Ziad, voulez vous ?
Un nouveau Saint Eloi - 5
L’ANTIDOTE
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