- Très bien. Merci de m’avoir prévenu. Stéphane raccrocha son téléphone et but une gorgée de Coca avant de mettre en route le ventilateur dans la panic room. Rose le regardait, grave. - C’est fini. - Merde. Les Jardins de Bonnes venaient de déposer le bilan. A partir de demain, Stéphane n’aurait plus de légumes et de fruits frais. Tout ce qu’il avait mis en place avec Aurélien tombait à l’eau. Les derniers résultats montraient juste les effets de leurs efforts. Ainsi devaient ils trouver un nouveau produit d’appel. Merde. - Elles t’ont dit pourquoi ? - La sécheresse. Le maraîchage réclame beaucoup d’eau et cet été aura eu raison de leurs efforts. - Qu’est ce que tu comptes faire, alors ? - Je sais pas encore. - Je crois que tu devrais pas remettre en cause ta stratégie. Il y a certainement d’autres producteurs locaux. - Peut-être mais notre partenariat était très avantageux. J’avais droit à une remise sur le volume. Et leurs fruits et légumes avaient vraiment une qualité supérieure. C’est pour ça que ça marchait. J’ai pas envie de vendre des chambres froides. Rose lâcha le livre de comptes et rejoignit Stéphane pour l’aider à enlever les corbeilles vides. Un trou béant se fit jour à l’entrée de son magasin. Et il ne savait pas comment le combler. D’un seul coup le changement climatique devenait concret, ici, dans une région tempérée. - Je me demande comment cela va finir… - Quoi ? - Le réchauffement climatique. Leur chute en est un exemple. Et si je devais me contenter de vendre de la merde ou que des conserves ? - C’est pas le moment de penser à ça. Faut déjà trouver un autre fournisseur. La clochette retentit et tous les deux saluèrent Aurélien qui revenait de ses cours du matin. C’était lui qui avait reçu l’appel signifiant l’arrêt des livraisons la veille au soir. Aussi sa première parole fut à ce sujet. - Alors ? - Elles mettent la clé sous la porte. - Hein ? - Elle déposent le bilan, Aurélien. - Oh. Merde. Je vais chercher un nouveau fournisseur. - Te prends pas la tête. Avec le réchauffement climatique, tu perds ton temps. - C’est avec ce genre d’état d’esprit qu’on périclite patron. Rose regarda Aurélien et lui adressa un grand sourire. Stéphane piqua un fard. - OK. Je te laisse prospecter cet aprem. Ca a été les cours ? - Impec’ - Cool. Tu peux t’installer dans l’arrière boutique. - OK. Et Aurélien de disparaître dans la panic room. - Tu devrais monter à Rungis. - A Rungis ? Pourquoi faire ? Payer plus de frais de transport que de produits ? - Bon sang qu’est ce que tu as ? - J’aime pas le changement. - ‘Bruti Ton idée est la bonne ne la laisse pas péricliter. Monte à Rungis, regarde ceux qui vendent et discutent avec eux. Peut-être que tu trouveras. - OK, OK, je vais le faire.
La peine capitale - 03
L’ANTIDOTE
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