- Le type que vous pouvez joindre et qui travaille à la cour de comptes c’est Henri Tournier. Un type à moi. - A vous ? - Cherchez pas. Vous le voyez. Vous cernez la perso… Je dois vous laisser K, bonne chance. Karim regarda son portable avec une pointe d’incompréhension. Jean Favreau. Le flic le plus sûr de toute la francophonie semblait sur des charbons ardents. Merde. Si lui était dans la merde, il ne pouvait pas imaginer ce que Stéphane, Noé et lui risquait. Il regarda l’heure. 16h40. Il n’aurait pas le temps de rejoindre la maison. - Aïsha ? - Oui. T’es où ? J’suis crevée et c’est ton tour de lui donner son biberon. - J’suis désolé. Je vais pas pouvoir. - Noé ? - Pas que lui. Pire. Je te dis ça pour notre fille. Pour ce qui pourrait lui arriver. C’est pour cela que je peux pas venir. Tu lui donneras son biberon pour moi. - Bien sûr. Sois prudent. - Autant que faire se peut. - Eh ! - Oui ? - Je t’aime. Karim l’embrassa à distance et eut à peine le temps de prendre son billet que son portable sonnait. Noé. - Ouais. - Elle sait. - Je sais. - Et elle ne veut rien lâcher. - Je m’en doute. Je vais lui foutre un coup de pression. - Fais pas ça K. - Jean m’a donné un tuyau. - Oh. Fais gaffe quand même. - Et toi restes à l’écart de ta famille ou de tout lieu où ils viendraient te chercher. - Compte sur moi. Karim dormit tout le trajet jusqu’à Paris. Après il se creusa la tête avant de lancer Waze et de filer jusqu’à la cour des comptes. il sortit son appareil photo et son portable. La photo de Henri Tournier tomba et il l’identifia dans la seconde. Il sortait, les sourcils froncés du Palais. - Monsieur Tournier ? - Oui ? - Je suis journaliste pour la Nouvelle Presse du Centre. Vous n’êtes pas sans ignorer ce qui pèse sur un directeur d’agence du Crédit Popu… - Je suis désolé affaire en cours. Je ne peux rien vous dire. - Et sur Julien Saurier ? Le type réajusta son nœud de cravate et s’arrêta pour le fixer droit dans les yeux. Ce type n’était pas issu de l’élite. Il avait gravi les échelons. Un à un. Ce qui expliquait ce regard. - Je ne vous veux rien M. Tournier. Nous avons un ami en commun. Et des enfants sont en danger. Je ne vous demande qu’une chose. Témoignez. Je ne suis pas un journaleux. Je ne suis qu’un ami du directeur de l’agence. Tournier le jaugea encore plus profondément comme pour savoir si ce qu’il montrait était en accord avec ce qu’il était. Il finit par soupirer et tendre un bras pour ramener Karim vers lui. - Suivez moi. Et n’enregistrez rien. Vous n’en n’aurez pas besoin si vous suivez ce que je vous dis.
La mort de Rabotin - 20
L’ANTIDOTE
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