Noé avait compté qu’il leur avait pratiquement fallu deux années pleines pour aboutir à ce qu’ils avaient nommé le Livret de Développement Local. Deux ans. En sous marin. Avec les coups bas les défections et les mutations. Mais, enfin, ils y étaient. Le LDL était une sorte de LDDS boosté à la proximité. Il assurait l’investissement des épargnants en le fléchant en toute transparence vers les PME-PMI du secteur de l’agence dont il dépendait. Et l’intéressement, garanti au taux du Livret A, variait en fonction des bénéfices des entreprises aidées. En gros, il injectait directement dans les entreprises sous forme de prêt a taux bas et les intérêts étaient reversés sur le LDL de son propriétaire. Simple comme tout. Et pourtant il avait fallu tout un réseau pour le rendre juridiquement et administrativement viable. Aujourd’hui c’était le cas. Et il attendait depuis l’embauche le coup de fil de Saurier, la dernière épreuve. - Alors ? - Rien pour l’instant Ziad. Je vous tiens au courant tous dès que je l’ai eu. - Ça va marcher patron. - J’espère Ziad, j’espère... Ziad disparut de l’encâblure de la porte. Son équipe avait été sur le pont à un tel point que Noé ne savait comment il allait leur rendre leurs heures. Mais aucun n’avait tiré au flanc. Mieux, ils s’étaient montrés enthousiastes. Alors rien que pour eux, il espérait que ce foutu projet allait recevoir l’aval de la haute. 10h15. Noé se leva et prit son ballon pour le faire tourner entre ses mains. C’était mieux que de vapoter. Il regarda par la baie de son bureau. Les gens allaient et venaient complètement indifférent à son stress. La vie continuait. Et elle continuerait même si le LDL ne voyait pas le jour. D’ailleurs, lui, que ferait il ? Après tout il en était à l’origine. Pire. Il était à l’origine de la fronde qui y avait conduit. Aurait il encore sa place dans cette société ? A quelles sanctions pouvaient ils s’attendre ? Punaise. Je joue ma carrière. Il posa son ballon et rouvrit le fichier final. Il avait un doute. Et si ils avaient oublié quelque chose ? Et si il y avait un vice qu’ils n’avaient pas vu ? Il eut le temps de tout relire. Rien ne lui avait sauté aux yeux. Tout semblait bien ficelé. 11h. Il n’appellerait pas ce matin. Ça n’était pas forcément bon signe. Il ouvrit le logiciel de gestion du temps et vit qu’il devait trois RTT à Jérôme, 5 à Ziad et autant à Jocelyne. Au moment où il allait les appeler son téléphone sonna. Sueurs froide. Coup de chaud. Tremblotte. - Crédit Populaire. - Bonjour Noé, c’est Saurier.
Robin des banques - 2
L’ANTIDOTE
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