Lajournéetouchaitàsafin.Elleavaitétéfructueuse.Stéphaneétaitentrainde regardersonchiffredujouretremarquaunpatienthabillécommeàlaCityerrerentre sesrayonnages.Ilneressemblaitàaucundesesclientshabituels.Etenplusilsemblait attendrequelquechose.Stéphanelaissadecôtésontableuretseconcentraquelques instantssursavidéosurveillance.Aunmomentilvitclairementleregarddutypefixer lacaméra.Unepreuvequecequ’ilattendaitc’étaitlui.Stéphane.Ilregardas’ilavait toujourssabattedebaseballetlaposacontrelemontantdelaportedesapanicroom et s’avança, vigilant, vers l’homme.- Bonjour. Je peux vous aider ?-Ouietnon.JechercheMonsieurPicard.Jecroisqu’iltravaillepourvous,n’estce pas ?- Je ne vois pas en quoi cela vous concerne.L’hommeréajustasacravateavecunsourirehautainquibarraitsonvisage.Ildétourna sonregardets’approchadesfruitsetlégumes.Ilpritladernièresaladeetfitsemblant de la soupeser comme il aurait soupesé un lingot d’or.- Vous avez bien réussi avec l’aide du Crédit Populaire, n’est ce pas ?-Jenevoispasdequoivousvoulezparler.Maissivousvoulezcettesalade,jesuis prêt à vous la vendre.- Je ne suis pas intéressé par vos salades. Ni par votre commerce.- Alors qu’est ce que vous faites ici ?- Je suis venu vous mettre en garde.- Me mettre en garde ? Mais de quoi ?L’hommeremitlasaladeenplaceetentraînaStéphanejusquesoncomptoirets’assitdu côtédel’acheteurenfaisantsigneàStéphanedebienvouloirlerejoindredel’autre côté de la table. Intrigué, Stéphane s’exécuta. Ce type ressemblait trop à l’attitude des voyous de Queaux.Un gangster.Un gangster de première bourre.- Alors de quoi voulez vous me prévenir cher monsieur ?- Lacorde. Christian Lacorde.L’hommesortitdelapocheintérieuredesoncostumeunecartedevisiteetlafitglisser jusqueStéphane.Lesyeuxrivésdessus,Stéphanes’ensaisitsanspouvoircacherson trouble.Direction Générale des Finances.Section fraude fiscale.Paris.-Nesuivezpaslesconseilsdevotreami.DénoncezvotreLivretdeDéveloppementLocalou vous allez au devant de risques qui pourraient vous coûter votre commerce.L’homme se leva alors et tendit la main vers Stéphane. La menace n’était même pas voilée.Elle était franche.Directe.Et sans appel.- Foutez moi le camp !-Vousparlezàunreprésentantdel’État,M.Peyroux,usezderespectoulesproblèmes vont arriver plus vite que prévu.-Allezvousenchermonsieuretremballezvosmenaces,représentantdel’Étatoupasvous m’avezdonnétellementd’informationsqu’ilmesuffitd’appelerlaCNILpourqueles problèmes vous tombent dessus encore plus vite. Monsieur.-Jevois.Unedernièrechose.Débarrassezvousvited’EricPicard.Iladéjàplombéquelqu’uncommevous.Saplacen’estpasdansuncommerce.MaisauCentreHospitalier Laborit. C’est bien comme ça qu’il s’appelle, n’est ce pas ?Cettefoisci,Stéphaneétaitenrogne.IlselevaetpritLacordeparsurpriseenlui saisissant fermement le bras pour le foutre littéralement dehors.