Karim adorait Game of Thrones. Vraiment. Il adorait le côté sauvage et sans pitié. La violence des rapports. Et leur brutalité. Cela le changeait du ton policé et aseptisé qu’il devait tenir tous les jours qu’il bossait. A force on finit par devenir insipide pensa t il en regardant Cathlynn Stark se faire égorger avant que l’épisode ne touche à sa fin. Il coupa le générique et la télé et s’étira avant de regarder l’heure. 21H30. Aïsha ne devrait plus tarder. Il s’étira à nouveau, bailla puis sortit du canapé pour aller chercher un coca. Cela faisait un moment qu’il n’avait pas touché une bière. L’envie fila aussi vite qu’elle était arrivée et il alla chercher de quoi se sustenter dans le réfrigérateur. Merde. Il avait zappé les courses. Il prit son téléphone et commanda deux pizzas. Il venait de raccrocher lorsqu’il entendit la porte d’entrée s’ouvrir. - C’a été ? - Pouf, ras le bol. T’as fait les courses ? Évidemment. - J’ai commandé des pizzas. Au poisson. - T’as oublié. - J’irais demain matin. - Si t’arrives à te lever assez tôt -Qu’est ce que tu veux dire par là ? - Flemmard. Elle déposa un baiser sur sa joue et alla se changer pour enfiler un short et un t-shirt. Ses cheveux avaient repoussé depuis le temps. Et ses bouclettes ruisselaient presque sur ses épaules comme une cascade de bonheur. - Dis, t’as entendu parler d’un Picard ? - Les produits congelés ? - Mais non boulet, un patient. Eric Picard. - Pourquoi ? Elle vint le rejoindre sur un tabouret le long du bar américain, les yeux sur le comptoir, les sourcils froncés. Quelque chose la tracassait. Oui. Quelque chose clochait. - Un homme est venu demander de ses nouvelles. Un homme en costume, très classe. - Qu’est ce qu’il lui voulait ? - J’en sais rien. Je l’ai renvoyé à l’infirmière et l’infirmière l’a renvoyé chez lui. - Bizarre… - Tu le connais ? - Picard. Un type qu’on a accueilli pour une TS. Sympa. Mais fragile. Très fragile. - Je vois. - Qu’est ce qu’il venait faire en réa le cravatté? - Je suppose que le type pensait que Picard avait presque réussi son coup. - Oh la, comment t’y vas ! - Sois lucide. - Il était armé ? - Comment ? - C’était un mafieux ? - Pourquoi ? - Parce que ce gamin s’est fait viré pour être remplacé par une machine parce que Noé a mis en place une épargne alternative. - Attends, répète ?