Jocelyne se tenait devant Noé, de l’autre côté de son bureau, et il signait les contrats les uns après les autres sans même relire. Il avait une totale confiance en elle. En son équipe. En ce qu’il faisait. Et était prêt à en affronter les conséquences. Ainsi signait il l’abrogation des 15 commerces franchisés à qui il avait permis d’accéder à l’épargne des LDL. La mesure était drastique mais après les révélations sur le Carrefour de la Libé, tout le monde était tombé d’accord. Ce n’était pas leur objectif. Ni la finalité du support qu’offrait le LDL. - C’est bon ? - Oui, Monsieur. - Merci Jocelyne. - Monsieur ? - Oui, Jocelyne ? - Avez vous informé M. Rabotin de votre démarche ? - Non. Cela vous pose un problème ? - Non. Pas du tout. Je crains juste sa réaction à votre égard. - Nous avons l’État avec nous Jocelyne. Ne vous inquiétez pas. - Très bien Monsieur. Le sourire aux lèvres, Jocelyne salua Noé d’un signe de tête et le calme se fit. Il était presque midi et il avait fini. Il appela sa femme mais il tomba sur sa messagerie. Ce serait donc sandwich. Il prit une grande inspiration et enveloppa son ballon du PB en se postant devant la baie vitrée. Bien qu’il ait dit le contraire à Jocelyne, l’heure était grave. Il jouait sa tête. Son métier. Son poste. D’après les retours qu’il avait des autres caisses la même logique se manifestait avec des abus des mêmes franchisés. Ainsi, avec Jérôme et Ziad, la veille avaient ils rédigés une version 2.0 du LDL qui mentionnait que l’entreprise devait être créé ex-nihilo sans affiliation ce qui n’avait aucune valeur juridique et avoir été financé en fonds propre ce qui excluait de fait les commerces et entreprises ayant l’appui d’une maison mère - . C’était jouer sur le sens de la loi. C’était dans une zone grise. Une zone dangereuse. la logique jouait contre eux. De même que la constitution. Tout juste pouvait il se raccrocher sur la liberté et la diversité des produits d’épargne et leur but. Ce domaine était vaste. Et après visioconférence la veille au soir ils étaient tombés d’accord. Lui et les autres chefs d’agence. Cela pouvait marcher. Oui. Cela pouvait passer. Tant que le fisc ne se penchait pas dessus et les attaques pour biais de concurrence. Bordel. Dans quoi s’était il engagé ? - Monsieur ? - Oui ? - La secrétaire d’État. - Bien. Passez la moi. - M. Ouedraougo. - Madame la Secrétaire d’État. - Je viens de recevoir les modifications des conditions d’accès à votre LDL. - Oui. Et ? - Et je ne peux les accepter. C’est une violation de la règle de concurrence. - Oh. - Ne faites pas l’innocent. Vous le saviez avant même que je vous appelle. Pourquoi ? - Pourquoi je le savais ? - Non, pourquoi virer les franchisés. - Parce qu’ils ne respectent pas les règles du jeu. - OK. Je vous rétorque que les règles du jeu doivent être les mêmes pour tous. Ce que vos nouvelles conditions ne permettent pas. Réglez moi ça.
Robin des banques - 17
L’ANTIDOTE
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