Quand Stéphane était arrivé vers 6h30 à son magasin, il était déjà ouvert. La surprise passée, il en avait franchi le seuil et vu qu’Eric était déjà en train de procéder au réassort des rayons et avait déjà réceptionné les légumes du jour comme il était allé chercher le pain. Bizarre. Cela ne faisait pas partie de son boulot. Tout cela était celui de Stéphane. Il le salua d’un geste de la main alors qu’il cochait sur la feuille de réception les produits les uns après les autres puis il entra dans sa panic room. Il n’avait pas beaucoup dormi. A vrai dire pas du tout. La venue de Lacorde dans son magasin l’avait poussé à ruminer encore et encore sur les raisons de cette visite et le véritable motif. Oui. Quelque chose clochait. Les agents du fisc ne débarquent pas comme ça juste pour mettre un coup de pression. Ils débarquent en nombre et vous prennent tous vos relevés de comptes pour y chercher la faute ou la fraude. D’ailleurs Rose lui avait bien dit qu’elle n’avait jamais vu ça. Et n’avait reçu aucun appel des services du fisc. Qui était il alors ? Il rembobina ses enregistrements et réussit à obtenir une image assez nette pour reconnaître Lacorde. Il fit une impression et regarda l’heure. Trop tôt pour contacter le commissariat des Couronneries. Il se remit alors à gamberger. Si Lacorde, quelque soit son statut état venu le voir, il avait forcément été rendre visite à Noé avant. Pourquoi ne l’avait il pas appelé ? Et pourquoi lui parler d’Eric comme d’un personne inapte ? Quelque chose clochait. Ou plus exactement quelque chose ne collait que sous un seul prisme. Celui du crime. Du crime organisé. Oui. Ce Lacor… - C’est un agent de sécurité du Carrefour Market. Enfin c’était. - Comment tu le sais ? - Parce que c’est lui qui m’a jeté sur le parvis des urgences quand je me suis ouvert les veines. - Parce que tu t‘es ouvert les veines sur ton lieu de travail ? - Je sais c’est pas malin. - Non, non ce n’est pas ce que je veux dire. Ce que je veux dire c’est … - Pourquoi ? - Exactement. - Vous connaissez Rage Against The Machine ? - Évidemment. - Vous voyez la pochette de leur premier album ? - Bien sûr. - Ben voila. - Oh. Un acte militant en sorte. - Oui. Sauf que ça n’a pas marché. - Je peux te poser une question ? - Bien sûr. - Tu sais qui le paie ? - Une boite local. Un des fournisseurs du Careffour. PoitouDiffusion. - Merci. Bon passons à autre chose. J’irai signaler son comportement et son intrusion à la Police tout à l’heure, sinon t’arrivais pas à dormir pour venir faire mon boulot de si bonne heure ? - Oui. Oui et non. - C’est-à-dire ? Eric leva le doigt pour lui dire d’attendre. Stéphane le vit prendre des feuilles tapuscrits sur le bureau du magasin, les regarder les unes après les autres le visage concentré. Il cherchait quelque chose. Son visage s’illumina et un sourire se dessina sur son visage lorsqu’il parut trouver ce qu’il cherchait. Il laissa les autres feuillets sur le bureau et ferma la porte de la panic room avant de tendre la feuille à Stéphane. Le titre était simple et sobre. Et résumait ce que devait détailler la page d’écriture. « Comment sauver le Livret de Développement Local ».
Robin des banques - 18
L’ANTIDOTE
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