Toutelanuit,Karimavaitruminé.Quandlejours’étaitlevé,iln’étaitpaspourautant avancé.CequeluiavaitditAïshal’avaitinquiétédefaçondisproportionnée.Enprenant soncafé,ilsedisaitquecen’étaitrien.Queletypelecherchaitpourtouteautre chose.Il essayait de s’en persuader. De toutes ses forces.Seulement, il savait.Ilsavaitqu’onnecherchepasunhommejusquedanslecœurd’unhôpitalsansavoirune bonneraison.Alorsilfinitsoncafé,filasousladoucheetallaseposerdanslejardin désormaisornéd’unetable,dechaisesetmêmed’unbarbecue.Ilsavaienttonduetnettoyé l’ensembleleweek-endderniermaisl’herbeavaitdéjàrepousséehumidifiantaupassage sespiedsetsestongs.Ilposasondeuxièmecafésurlatableetpritsontéléphone.Le premierappelétaitpourStéphane.Iltombasurlamessagerie.Ilrefusadelaisserun message potentiellement anxiogène et appela Rose.- Oui allô ?- Salut Rose.- Karim ! Comment vas tu ?- Bien, je prends le frais. Dis moi tu sais où je peux joindre Stef ?- Oh la, mon pauvre, non j’en sais rien, vu l’heure je dirais l’épicerie.- Je viens d’essayer. Personne.- Personne ? Même pas Eric ?- Non personne.-Ilsdoiventfairelatournéedesfournisseurs.Jeseraistoijeréessaieraisversmidi. Qu’est ce qui se passe ?- Rien de grave, je voudrais juste me rassurer.- Te rassurer ? Qu’est ce qui t’inquiètes ?- Justement je voulais voir avec lui.- OK gardez vos secrets les gars.- Désolé pour le dérangement Rose.- Je t’en prie. Bonjour à Aïsha.- Pas de problème. A plus.- A plus. Bonne journée.Karim posa son portable sur la table et sirota une gorgée de café. Voilaquin’étaitpaspourlerassurer.IlhésitaàappelerAïshapoursavoirsiletype s’était repointé mais se ravisa.Ce devait être lui qui déconnait.Forcément.Ilétaitàpeine9h30etletempsavaitétéclémentpourl’instant.Quelquesshootslui feraitleplusgrandbien.Ilrepritportableetmugetremontadansl’appartementpourse changer.Acetteheureci,ilseraittranquilleauJardindesPlantes.Iliraitàvélo d’ailleurs. Il regonfla ses deux pneus et ferma la porte de l’appartement.Danssatête,lesidéescontinuaientdetourner.Iln’étaitpasàcequ’ilfaisait.Pasdu tout. Il ne répondit même pas à ses voisins qui remontaient. EtsiletypecherchaitEricPicardpourletuer ?Parcequ’ilavaitouvertsagueulesur les pratiques du patron de Carrefour Market ?EtsiilvoulaitatteindrelabanqueetleprojetdeNoéviaEricPicardenlefaisant interner ou pire ?EtsiilvoulaitempêcherStéphanedebénéficierdesavantagesduLDLendécrédibilisant Eric Picard ?Toutessesquestionstrottaientdanssatêteetiln’avaitaucuneréponse.C’étaitcomme être aveugle au milieu de la Porte de Paris.Sale sensation.Ilpoussaquandmêmelaported’entréepourallerjouer.Laplupartdutempscela suffisaitàluiredonnerunpeudetranquillitéd’esprit.Seulement,iln’iraitpas aujourd’hui.- Eric ? Eric vous m’entendez ? Eric ! Réveillez vous !