Répartition des dividendes. Accès au suivi des chiffres d’affaires. Retour sur les fonds investis. Ventilation des biens et personnels embauchés ou acquis. Justification de ceux- ci. Et surtout, projet d’investissement préalable. Le gamin de Stéphane avait tout compris. A croire qu’il était déjà dans le métier. La clé c’était le projet. C’est ce qui allait faire la différence et enlever des pattes de Noé la Secrétaire d’État et ses règles de concurrence. Que devenait la concurrence quand on se basait sur des projets ? Rien. Ainsi pourrait il ouvrir les fonds d’épargne des LDL à tous. A condition qu’ils aient un projet viable. - Jocelyne ? - Oui Monsieur. - Ziad et Jérôme tout de suite. - Bien monsieur. Jérôme arriva avec son calepin dans la minute qui suivit. Quand il demanda la raison de sa convocation, Noé leva la main pour lui dire de patienter. Ziad arriva dans la foulée, le portable vissé à l’oreille. Un regard désapprobateur de Noé et il raccrocha. - Qu’est ce qui se passe, patron ? - J’ai du neuf. - Pour quoi ? Le LDL ? Je croyais que c’était un projet mort né. Ziad. Toujours franc direct et droit. Noé déplia son double mètre ce qui fit craquer les deux dossiers des fauteuils de ses employés soudainement impressionnés. Il prit son ballon de basket et le fit tourner entre ses mains comme il regardait la place de Coïmbra se vider de ses commerçants en cette matinée de marché. Ce qu’il avait en tête n’était pas de leur dire ce qu’il avait eu comme information mais simplement de les orienter. De les mettre sur la voie. Et de leur faire trouver la solution qu’il avait toute cuite par eux même. Ainsi éviterait il les ayant droits. Parce qu’un produit financier était comme un roman. Le créateur avait des droits. - Le projet vient de voir de quoi le pérenniser. - Comment ? On s’est pris un stop du gouvernement. - Ziad, qu’est ce qui nous freine ? - Le non respect de la libre concurrence. - Oui. C’est ça. Et si je vous disais qu’il y a un moyen de passer outre. - Comment ? - Le projet, Jérôme. Les projets. - Hein ? Les deux hommes regardaient leur patron les yeux rivés sur le ballon qui n’arrêtait pas de tourner entre ses mains. Les projets. Bordel. Il méritait bien d’être leur patron. Ziad se sentit gagné par l’envie de savoir et l’exaltation de pouvoir réussir enfin tous avaient échoué. En fléchant l’argent locale vers l’économie locale. Jérôme, lui, prenait déjà des notes. Et il savait. Il savait déjà. - Jérôme, vous le briefez ? - Oui, monsieur. - Prends ton temps, steup’, histoire que je comprenne bien.
Robin des banques - 20
L’ANTIDOTE
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