Karimavaitdumalàreprendresonsouffle.Lachaleurcaniculairesemblaitavoirraison deluimêmes’iln’étaitque8heuresdumatin.Ilregardaitsonballons’évaderversle grillage sans avoir la force de le retenir.Bordel.Il vieillissait.Celafaisaitunpetitmomentd’ailleursqueNoé,Stéphaneetluines’étaientpasfrottés auxforcesvivesduJardin.Peutêtrevalaitilmieux.Pourleurégo.Pourleurestime.Il soufflaungrandcoupetallarécupérersonballonentrottinantpéniblement.Parréflexe, il prit son pouls. Ça tapait.Ça tapait fort.Ilseditquesoncardiomarchaittoujoursetquelebasketétaitvraimentunsport complet.Iltentaunshootàl’anglezéroavecsuccès.Sonsoufflesemblarevenircomme parmagie.Lesdeuxsuivantdelalignedeslancersfrancsfinirentparluifairepenser qu’iln’étaitpasfini.Pasfinidutout.Alorsils’éloignajusquelaligneàtrois point. Il arma son geste mais ne l’acheva pas.Sontéléphonevenaitdesemettreàbrailler.Ilcourutjusqu’àsonsacaupieddupanier et décrocha.- Ouais ?- Bonjour Karim. C’est Eric. Eric Picard. Excusez moi de vous déranger mais je ne savais pas qui appeler.Karim sentit son sang se glacer, son rythme cardiaque chuter et son esprit revenir au premier plan. Enfin.Enfin des nouvelles.- Pas de problème Eric. Comment vous vous sentez aujourd’hui ?-Lachirurgiearéussi.Jen’aiplusqu’unreinmaisjepeuxvivrecommetoutlemonde. Je suis heureux. Mais ce n’est pas pour cela que je vous appelle.- Des idées noires ?- Oui. Mais pas contre moi.- Envie de meurtre.- J’ai vu celui qui m’a fait ça.- François Lacorde.-Oui.C’estlenomqu’ilm’adonné.Commeilm’aconseillédenejamaissortirde Laborit. J’ai la haine et je suis frustré. Donc je suis en colère. Et sur les nerfs.- Vous en avez parlé à mes collègues ?- Pour leur dire que ma tutelle est en fait mon bourreau ?- Votre tutelle ?-Oui.Cethommen’estpasseul.Etjenesuisquelelanceurd’alerte.Vousconnaissezun certain Noé Ouédraougo ?- Oui. Oui, c’est un ami.- Appelez le. Mettez le en garde. Il arrive pour lui.