Ils puaient tellement tous les deux que Stéphane ne put s’empêcher de faire la moue.- Bordel, d’où vous sortez ?- Des égouts.- La vache. Va falloir vous laver les gars. Au Kärcher.- Ouais bon. T’as l’air plutôt serein pour un type qui retrouve sa femme ensanglantée.- Il s’est barré.- Qui ?- Lacorde. Quelqu’un l’a dérangé.- Ou rappelé.- Ton projet est enterré, n’est ce pas Noé ?- Non pas du tout. Mon chef dev...attends, merde si ça se trouve il m’a lâché.- Faut vérifier.- Et Karim des nouvelles ?-IlestallévoirLacorde.EtLacordeétaitparti.Sanslaisserd’adresse.C’estpourça que je sais qu’il a dû être contrarié.- Mais par quoi ?- Si vous alliez vous laver, qu’on puisse discuter de ça sans avoir de haut le cœur.- Bourgeois.- Pouilleuse.Ilsroulèrenttoutesfenêtresouvertesassisdansl’arrièreduBerlingopendantque StéphaneappelaitKarimpourqu’ilsseretrouventàsonbouclardd’iciunedemiheure.Une foislecoupdefilpassé,ilslargualesdeuxpouilleuxdevantsonappartementetalla ouvrirsonbouclard.DéjàMmeDutertreattendaitpoursonjournal.Ellesemblait contrariée.- Qu’est ce qui vous arrive madame ?- Oh rien. Des problèmes de riches.- Ça m’étonnerait de vous.- Disons que je me suis fait pigeonner.Stéphane regretta aussitôt d’avoir posé sa question.- Pigeonné ?Labravedamequiportaitfièrementses83ansleregardaavectoutelagentillessed’une dame de son âge.-Jevoulaisvousaider.Eninvestissantdansunlivretd’épargnequivousauraitfinancé etquim’auraitrapportéplusquemonLEPmaispensezvous,l’Étataditnon,alors,je suis déçue.- Je comprends.- Enfin bon , la vie continue. Bonne journée Stéphane. A ce soir.Karim entra dans le magasin comme la vieille dame sortait. Il semblait soucieux. Non.Il était soucieux.D’ailleurs il n’y alla pas par quatre chemins.- Il voulait nous tuer, t’entends ? Pas nous intimider, nous tuer.- Et ça te surprends ?- Les autres, sains et saufs ?- Oui. Parce qu’il a été contrarié d’une manière ou d’une autre.- Ça ressemble à un contrat annulé.-Attends,attends,fautqu’onmettetoutcequ’onsaitencommun,onyverrapeut-être plus clair.- Ils arrivent quand ?