Le briefing avait été on ne peut plus rapide. Une fois tout le monde arrivé, chacun avait donné les infos qu’il possédait. Et tout butait au même moment et sur la même personne. Ainsi ne mirent ils pas longtemps à comprendre que tout se résumait à deux questions. Le reste en découlait. Qui est réellement Francis Lacorde ? Pourquoi a t il stoppé ce qu’il avait commencé à entreprendre ? A partir de là chacun avait su ce qu’il avait à faire. Pour Karim c’était de prendre soin d’Eric Picard. Il sortait le jour même et il l’avait récupéré à Laborit pour le loger dans sa chambre d’ami. Aïsha avait bien accueilli la nouvelle. Si bien que lorsqu’ils arrivèrent vers 9 h, des draps frais étaient mis et les cartons rangés. Une perle. - Prends le temps de t’installer, la pièce est à toi. Tu aimes le café ? - Oui. - Je le fais couler en t’attendant. Le gamin sortit comme Karim posait leurs cafés sur un plateau avec le sucre et des spéculoos. - Viens, allons profiter du beau temps. Karim prit les devant et descendit l’escalier pour aller se poser sur leur toute nouvelle table de jardin. Quand il se retourna pour savoir comment Eric se sentait, lui se sentit con. Le gamin luttait en se tenant les flanc pour descendre les marches. Il alla à sa rencontre et l’aida à rejoindre la table. Eric esquissa un sourire qui voulait dire « désolé ». Karim balaya d’un revers de main et lui posa son café avec un sucre dans la cuillère et commença à siroter le sien en silence. Devant eux, le calme régnait sur les rails de la gare de Poitiers. Ce n’était pas l’heure de l’affluence. Il restèrent un moment ainsi, à regarder les train arriver, partir, passer. - Ce que c’est reposant. - Tant mieux. C’est pour ça que tu es ici. Tu pourras passer par la porte là haut ce sera plus facile pour toi pour l’instant. - Merci. Je peux vous poser une question ? - Bien sûr. Vas y. - Pourquoi ? Pourquoi vous faites tout ça pour moi ? La question d’une vie. La question de leur vie. A eux trois. Pourquoi aidaient ils les gens quand ils n’en avaient pas l’obligation. - Oh, c’est pas compliqué. Parce qu’on est aussi partie prenante dans cette histoire. Noé et Stéphane sont au cœur des conséquences de ton acte. Et il leur faut la vérité pour avancer. Quant à moi, et bien, je suis leur ami depuis qu’on a 15 ans, alors… - Je vois. J’aimerais avoir de tels amis. - Tu viens de t’en faire trois, c’est un bon début non ? - Ouais, carrément. - A mon tour de te poser une question. - Bien sûr. - Francis Lacorde c’est vraiment ton tuteur ?