Rose et Stéphane n’avaient pas hésité longtemps à choisir leur prochaine destination au vu des noms qu’ils avaient obtenus. Le difficulté avait été pour Stéphane de convaincre Rose de rester chez eux et de ne pas venir avec lui. - Tu crois que je ne sais pas me défendre peut-être ? - Non, mais vaut mieux qu’ils ne connaissent qu’un seul gus. Plus on sera nombreux à se montrer plus ce sera facile de nous loger. - Mouais. Fais gaffe et viens pas te prendre de balles, je te rappelles que tu es en convalescence. - T’inquiètes, j’y vais que pour parler. Elle le laissa ainsi partir et il se dit en montant dans son berlingo qu’il s’en tirait bien. Il quitta l’avenue du tiers état et s’engagea sur la rocade, direction la zone de la République, PoitouDiffusion. Parce que c’était l’un des noms qui était sorti en premier. Parce qu’il savait d’expérience de cette entreprise qu’elle n’était pas blanche comme neige. Parce qu’il avait des têtes à identifier. Parce qu’il était sûr qu’ils auraient des choses à lui dire. Oui. Ces fumiers étaient en position dominante sur Poitiers. Et donc supérieurs. En les faisant mousser un peu, se dit Stéphane, j’aurai ce que je veux. Il se gara sur le parking devant un énorme entrepôt Zone de la République II. Juste sous l’énorme enseigne design flanquée en gros d’un « PoitouDiffusion », il remarqua la pancarte accueil et s’y dirigea. Contre sa jambe, bien fixée, sa matraque lui collait à la peau. - Bonjour monsieur. Que puis je pour vous ? - Je suis à la recherche de renseignement. - De quel type si je puis me permettre ? - Bien sûr. Je suis un petit commerçant soumis à des vols réguliers ces derniers temps et je cherche un moyen de me protéger. Comme vous êtes, enfin vous savez, je pensais pouvoir obtenir quelques pistes. La standardiste avait arrêté de taper son courrier et avait levé la tête à l’évocation des vols pour le dévisager et boire ses paroles. Elle était en alerte. Mais avec sa tête de Droopy, Stéphane réussit à l’amadouer et elle se fendit d’un grand sourire avant de prendre son téléphone. - Je comprends. Je vois si notre responsable sécurité peut vous recevoir. - Merci. - Je vous en prie Monsieur ? - Péron. Jacob Péron. L’échange avec son interlocuteur fut bref et elle raccrocha rapidement pour lui dire de la suivre via la porte à droite de son comptoir. Quelques mètres parcourus et elle le laissa dans un sourire devant un porte barrée d’un « sécurité ». - Monsieur Péron ? - Oui. - Asseyez vous je vous prie. Stéphane s’exécuta avec le risque de rendre visible sa matraque. L’homme ne remarqua rien. - Alors que puis je pour vous ? - Voilà je suis vic… - Oui ma collègue m’a dit. Vous voulez que nous vous aidions à protéger votre commerce, donc ? - Ben j’ai déjà parlé avec mes collègues et voisins d’un certain Francis Lacorde. Mais je ne trouve aucune référence le concernant et, je me suis dit, compte tenu de votre réputation, que vous pourriez m’éclairer.
Robin des banques - 36
L’ANTIDOTE
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