Stéphane avait pris le type de PoitouDiffusion au mot. Oui. Il l’avait pris à la lettre. Francis Lacorde était le coordinateur des actions de sécurité nationale de EuroDiffusion, la maison mère de PoitouDiffusion sur le territoire national. Alors il avait googlisé EuroDiffusion et se trouvait maintenant, à 5h45 du matin avec une dizaine d’appels manqués de Rose à l’entrée du marché international de Rungis, lui était indiqué les locaux de EuroDiffusion. La chaleur le saisit comme s’il rentrait dans une serre. Tout autour des lui les producteurs complétaient leurs étales. Des légumes. De la viande. Des poissons. De fleurs. Des fruits. Tout ce qui se consommait et était issu de la pêche, de la culture ou de l’élevage. A un moment il se retourna. Il était suivi. Il chassa cette idée rapidement et chercha un local qui ne serait pas lié à un étal. Il finit par se perdre dans le labyrinthe des étals pour trouver un cagibi barré d’un EuroDiffusion. Il était là. Lacorde. Il frappa à la porte mais personne ne répondit. Il fit le tour du cagibi et se demanda comment on pouvait coordonner la sécurité de toutes les filiales de EuroDiffusion depuis un si petit local. - Vous cherchez Francis ? Le type qui venait d’interpeller Stéphane avait des bottes et un tablier blanc en plastique et tenait une caisse pleine de glace avec des poissons que Stéphane n’arrivait pas à identifier. Sans doute des maquereaux. Le type avait le sourire et semblait enclin à discuter. Ce qui était bizarre c’est qu’il n’était pas du tout méfiant ou suspicieux. - Oui. Oui, je le cherche. Enfin j’avais rendez vous avec lui. Mais je suis en avance. - Oh. Vous inquiétez pas. Francis n’a jamais fait faux bond à l’un d’entre nous. Vous vendez quoi ? - Des légumes. Sur Poitiers. - Vous avez un fournisseur ici ? - Oui et non. Disons que je travaille en circuit court. - Hum… Je vois. Bon courage. Le type le toisa d’un air mauvais et disparut dans les travées du marché. Stéphane commençait de plus en plus à regarder son portable. Il attendait que Rose l’appelle. Pour lui dire il était. Il était parti sur un coup de tête sans la prévenir. Et maintenant, il avait l’impression de se retrouver en territoire hostile. Plus il regardait les grossistes plus il avait l’impression d’être leur cible. Son téléphone sonna comme il apercevait la silhouette massive de Lacorde penchée sur son portable. « Suis à Rungis. Ai retrouvé Lacorde. Appelles la police. » Puis Lacorde leva la tête de son portable fit la moue et échangea avec les commerçants l’entourant. Quand Stéphane se mit à courir vers lui, il fut content d’avoir sa matraque. - Arrêtes toi petit enculé ! - Tu fais quoi le bouseux ? - T’attends peut être qu’on te laisse passer ? Prends ça ! Et les poissons, les roses, les pièces de viandes venaient le heurter et ralentir sa progression. Mais il ne perdait pas de vue son objectif. Lacorde. Là. A 50 mètres. 30 mètres. Sa matraque fendait l’air pour lui permettre de l’atteindre. Et les corps tombaient au fur et à mesure qu’il avançait. Plus que 20 mètres. Plus que 20 mètres avant qu’il ne tombe sur un mur.
Robin des banques - 39
L’ANTIDOTE
>>
<<
Depuis 2017
O2
+
+
+